Le « miracle chinois » est un désastre !
Le « miracle chinois » est un désastre !
Brèves remarques au sujet des ravages de la croissance en Chine.
Communisme et capitalisme, avers et revers d’une même monnaie : le développement de l’économie inventée.
Même les « observateurs », « expertocrates », sondocrates, journalistes, machinistes et autres prêtres à longues et courtes robes de l’Eglise économique le confessent : la croissance chinoise est un processus à haut risque, les autorités chinoises ne peuvent plus guère le cacher. Celles-ci sont même obligées de sous-estimer délibéremet la croissance du P.I.B. qui « serait en réalité plus proche de 16% que des 9,5% annoncées jusqu’à présent » [3], pour ne surtout pas affoler les théoriciens-inventeurs de l’économie. Quand on sait en plus qu’une étude conjointe de la Banque mondiale et de deux banques régionales estimait en 2005 que les dommages causés par la pollution coûtaient chaque année à la Chine l’équivalent de 7,7% de son PIB [4], on imagine le grand bon en avant dans le ravage de la Planète que permet concrètement la « mise en développement » de la Chine. Mais comme le rappelle ce diplomate dans la langue de fer de l’impératif développementiste, « La République populaire est condamnée à la croissance » [5].
Cependant, nul, du reste, ne saurait faire évidemment reproche à la Chine de la tension enregistrée sur le marché énergétique ou sur celui des matières premières ces dernières années. La Chine n’est pas en cause, comme si nous mêmes n’étions pas co-responsables de ce désastre. Car comme l’écrit Vermander, « la crise du modèle de développement n’est pas d’abord une crise du modèle chinois. La taille du pays ne fait qu’amplifier des contradictions déjà bien connues au niveau mondial... » Pour le dire autrement que dans la langue de bois des analystes patentés, la crise écologique de la Chine renvoie à des causes multiples, certaines propres à ce pays, mais le fait majeur du surgissement de cette crise, c’est qu’elle dévoile la réalité véritable du déploiement de l’économie de croissance comme de toute économie alternative. Ainsi la crise écologique planétaire n’est pas un simple défaut de gestion ou de gouvernance comme aimeraient à le faire croire les appareils idéologiques de la propagande mondiale, elle est le déploiement et la réalisation même de l’invention de l’économie, c’est-à-dire de son autonomisation transcendante et auto-référentielle en un hors-monde pour mieux administrer les humains comme de simples choses. Ce n’est pas l’économie chinoise qui est malade, c’est l’ontologie économique, c’est-à-dire le projet métaphysique du Léviation techno-économique né au XVIIe et XVIIIe siècles qui arrive tout simplement au point agonisant de son aboutissement [6]. La crise écologique mondialisée n’est en fait que le déploiement de la crise de la valeur, elle est donc le premier pas vers la fin véritable de toute « histoire économique ».
Premisses à l’occidentalisation de la Chine.
A la différence de nombreuses idées convenues sur le caractère supposé récent de l’actuel boom économique chinois, l’économicisation de cet Etat-continent ne date pas de la dernière décennie. Dès le milieu du XIXe siècle, les « guerres de l’ouverture » (Guerres de l’opium, etc) ont été le coup de gong qui allait entraîner l’écroulement d’un monde, d’une civilisation, c’est-à-dire de la vue confucéenne du monde. Les portes de « la » civilisation (occidentale) s’ouvraient alors à l’entrée de la Chine dans ce qui est considéré comme l’histoire universelle de la Marche Royale du Progrès, et l’imitation de l’Occident s’instutua dans différents épisodes « réformateurs » tout au long de ce siècle. Cependant, à la différence des analyses abstraites de Rostow (le grand théoricien des sociétés de croissance économique), pensant l’économicisation du monde sous le modèle de la substitution de la modernité à la tradition, l’histoire de la perforation des valeurs traditionnelles chinoises par l’ontologie capitaliste montre à l’inverse une véritable « hybridation de développement » selon le mot de Gilbert Rist : c’est-à-dire « un syncrétisme qui produit des sociétés totalement différentes de celles qui les ont précédées, et l’apparition de populations entières, certes modernisées, mais non point modernes » [7]. Et la formule fameuse du réformateur Zhang Zhidong énonce de façon très nette ce mélange de valeurs confucéennes et des moyens de la science et de la technique occidentales : « le savoir chinois comme base, le savoir occidental comme moyen ».
L’insurrection Taiping (1851-1864) se marquait ainsi par un refus de l’idéologie confucéenne, remplacée par un syncrétisme religieux empreint d’influences chrétiennes mal assimilées ou volontairement déformées [8]. C’est ensuite entre 1860 et 1875, les réformateurs de la « Restauration Tongzhi », qui « ont glissé dans leur politique de renaissance confucéenne et de rétablissement de l’ordre ancien [mis au défi par l’Occident], quelques éléments d’occidentalisation : constructions d’arsenaux et de naivres à vapeur, traductions de manuels européens de science ou de technologie, établissement à Pékin d’une école d’interprètes, etc. Ces emprunts on le voit, s’orientent avec prédilection vers la technique - et spécialement vers l’armement, qui a fait ses preuves au cours des “ guerres de l’ouverture ” » de la Chine [9].
Industrialisation, urbanisation, automobilisme : l’invention de la société de consommation administrée, de l’autonomie à l’hétéronomie.
A mesure que l’industrialisation de la Chine avance sous les coups de butoirs de la mise en représentations économiques de l’effervscence du travail vivant, les ponctions opérées sur les ressources naturelles sont toujours plus gigantesques. En 2003, l’augmentation de la consommation d’acier était de 29 %, celle du pétrole de 14 %, et en 2005, la consommation d’électricité augmentait elle de 12 %. Une étude récente de l’Agence nationale pour la protection de l’environnement indiquait que les niveaux de pollution en Chine quadrupleraient dans les quinze prochaines années si la courbe de croissance de la consommation énergétique restait constante [10]. La croissance chinoise est également vorace en biens d’équipements lourds (machines-outils, matériel de centrales électriques). La Chine est ainsi devenue le premier camp de travail mondial intégré à l’économie-monde comme son arrière-base d’approvisionnement en objets. La désindustrialisation qui résulte des délocalisations notamment en Europe, entraîne l’industrialisation des « Sud », et tout particulièrement de la Chine. Les analystes qui considèrent nos sociétés européennes comme post-industrielles, ignorent bien évidemment que c’est le redéploiment à l’échelle mondiale de la société comme organisation sociale totale qui rend insaisissable ici l’industrialisation toujours plus poussée. La Chine est devenue la première Usine de l’organisation sociale mondiale. Ainsi 85 % des tracteurs mondiaux, 75 % des montres, 60 % des lecteurs DVD sont produits en Chine. Nos analystes ont beau se lamenter comme autant de pleureuses sur la non-application dans ce nouvel secteur industriel des « règles de sécurité » et de « protection environnementale » que promeut la régulation juridique propre à la société manchande - ce qui provoque une interminable série de catastrophes humaines et environnementales comme les accidents à répétition intervenus dans les mines de charbon en sont une tragique illustration -, la langue de bois de la pensée unique économiciste ne tient pas à considérer le négatif de son déploiement autrement que comme manque de ce même développement. C’est là le propre de la croissance illimitée.
Le lien entre crise écologique et tensions sociales est jour après jour de plus en plus évident, car le développement chinois s’est fait exclusivement au profit des villes. Comme lors des politiques du « développement endogène » des années 50-60 dans les pays soit-disant « dé-colonisés », les campagnes et notamment l’agriculture paysanne n’ont reçu aucun soutien de la part de politiques publiques. Les régions rurales ont ainsi eu à subir l’imposition de nombreux projets d’infrastructures (barrages des Trois Gorges, etc), mis en place comme conditions de possibilité de la croissance des littoraux chinois. Le déséquilibre croissant entre le « niveau de vie » (défini selon les critères de l’économisme) des villes (150 millions de chinois appartenant à la classe moyenne) et des campagnes est caractéristique de la « mise en développement de la Chine ». Cependant le monde urbain chinois n’est pas en reste. Seize des vingt villes les plus polluées au monde sont chinoises et la Banque mondiale estime que la pollution atmosphérique est la cause de 300 000 décès par an.
La stratégie actuelle des hiérarques chinois est de doper la demande intérieure, c’est-à-dire de créer de toute pièce une « société de consommation ». A Pékin, personne ne remet en cause l’axiome établi par Deng Xiaoping il y a quinze ans : la grandeur de la Chine et le bonheur de ses masses passent par l’ouverture économique, par une industrialisation massive et par un exode rural qui est le plus brutal de l’Histoire. Cette société invente et construit dès lors patiemment la « consommation », c’est-à-dire par l’orchestration politique de la perte d’autonomie personnelle et collective consistant à la maîtrise de ses propres conditions de vie. La perte de l’autonomie alimentaire et matérielle est devenue l’objectif numéro un de la poursuite de la croissance chinoise, et c’est l’élément principal du déracinement urbain : 400 millions de paysans chinois sont amenés dans les années qui viennent à venir grossir les villes, 400 millions de nouveaux consommateurs, pauvres mais potentiels pour la Grande Machine d’hétéronomisation de la satisfaction des besoins. Il est vrai que l’Ogre philanthropique qu’est l’Etat chinois déjà omnipotent est à même d’achever et d’étendre la logique de Séparation dans toutes les formes d’activités vivantes. Les altermondialistes comme tous le jacobinisme culturel français on le sait, oppose idéologiquement l’économique au politique, alors qu’il n’en est rien dans la réalité concrète. L’ontologie politique de la modernité (séparation, représentation, etc.) est ainsi à même de déployer l’autonomie de l’économique. La naissance de la consommation chinoise y est alors fulgurante, ainsi le géant américain Wal-Mart va ouvrir prochainement une vingtaine de nouveaux magasins en Chine et embaucher près de 150 000 personnes sur les cinq prochaines années [11]. Par ailleurs, les ventes de voitures individuelles ont augmenté en moyenne de 50% durant les trois dernières années, et les ventes annuelles devraient passer de 4,4 millions de véhicules en 2003 à 13 millions en dix ans. La Chine est d’ores et déjà le second producteur mondial d’émissions de dioxyde de carbone, et comme le note Vermander, « la continuation des tendances observées réduirait irrémédiablement à néant les efforts accomplis contre l’effet de serre par le reste du monde ». De plus cette demande énergétique gigantesque est un non-sens flagrant. Si la Chine consommait aujourd’hui autant de pétrole par tête d’habitant que le fait Taiwan (ne parlons même pas des Etats-Unis), sa consommation serait d’ores et déjà de 49 millions de barils par jour alors que la production mondiale actuelle est de 85 millions de barils/jour. Et la situation est déjà alarmante puisque déjà en 2003, l’augmentation de la consommation de pétrole brut était de 13,6%. La perte de l’autonomie entrâine alors chaque chinois à devenir le rouage d’une organisation sociale totale, où la servitude volontaire est la caractéristique première du contrat social.
Le ravage de la planète comme décor de la maladie de la société économique : Environnement et croissance chinoise.
La ponction matérielle opérée par la valorisation capitaliste sur l’environnement menace le Chine d’un désastre écologique sans précédent.
La question de l’eau est tout d’abord des plus préoccupantes. L’eau souterraine est ainsi polluée dans 90% des villes [12], tandis que selon les statistiques officielles (on imagine la réalité réelle...), plus de 60% des cours d’eau sont impropres à tout usage. Et l’alternance des inondations et des sécheresse est de plus causée par la déforestation.
De plus le marché du bois en Chine est depuis plusieurs années en croissance exponentielle. En dix ans, la consommation chinoise de bois a augmenté de 70%. Sur son territoire l’érosion en milieu rural était si catastrophique, que les autorités en sont arrivées à interdire les coupes de bois en zones sensibles. Entre 15 à 20% des espèces animales et végétales sont ainsi considérées en péril, contre une moyenne mondiale située entre 10 et 15%, illustration parfaite des ravages de la Terre par la société économique. Cependant cette relative et récente préservation du domaine forestier intérieur est aujourd’hui contrebalancée à l’échelle mondiale par les massives importations de bois auxquelles la Chine se livre notamment au détriment des forêts asiatiques et océaniennes. C’est ainsi que la Chine a rappelé Cheung Sze Pang, directeur adjoint de Greenpeace Chine, « est le premier importateur mondial de bois tropicaux, et une grande partie de ces espèces sont exportées depuis l’Indonésie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où entre 76% et 90% de l’abattage des arbres est illégal » [13]. Quand on sait que la moitié des rondins de bois provenant des dernières forêts primaires de la planète, c’est-à-dire la Malaisie, l’Indonésie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, sont exportés vers la Chine et que 75% du commerce du bois papou est lié aux exportations vers la République populaire, qui a par ailleurs plus que triplé ses exportations de meubles et de contreplaqué vers le reste du monde, on imagine la résonance écologique de cette affaire. Car en effet, la Chine n’est pas seulement un consommateur de bois, elle est surtout le vaste de camp de travail mondial de sa transformation. Si elle importe ce bois, c’est aussi pour le transformer et le réexporter vers l’Union européenne (Lapeyre, Ikéa, etc), le Japon et les Etats-Unis (les pays de la Triade). Ainsi en dix ans, les exportations de contreplaqué de la Chine à destination de l’Europe ont progressé de 100%. Et Greenpeace pense que le commerce illégal risque de contribuer à la quasi-disparition des forêts d’Asie du Sud-Est d’ici les dix prochaines années [14].
En France, Conforama et la « Fédération française des importateurs du bois » ont promis (juré-craché on ne recommencera pas...) de boycotter de tels produits. Le développement durable, le capitalisme éthique et eco-responsable ou encore tous les éco-citoyens qui osent organiser des « journées sans achats » voire de très inquiétantes « grèves de la consommation », continuent inlassablement à vouloir faire croire au « matériel humain » qui sert de rouage à la Méga-machine, qu’un autre logiciel est possible et ce simplement en le réclamant. Un logiciel « durable » ou carrément « décroissant, républicain et humaniste » où il s’agit de « favoriser le moins nuisible et surtout, aller chercher le maximum par unité de production ! des combustibles renouvelables et l’efficacité énergétique, le recyclage et la gestion méticuleuse des réserves d’eau sont quelques-une des réponses typiques qui affichent toute un idéal commun : l’idéal d’une société gérant efficacement ses ressources » en écologicisant l’économie et les sciences économiques, comme le souhaitait le bio-économiste Georgescu-Roegen [15]. La nouvelle politique mondiale de gestion des ressources (le « développement durable » dans le langage de la propagande) comme la décroissance politicienne sont aussi borgnes l’une que l’autre : ils ignorent réellement l’option de l’autolimitation et se restreignent à prêcher une nouvelle ère d’efficacité juridique et économique. La deuxième n’ignorant pas l’autolimitation, mais ne sachant la poser que comme appliquée par un écologisme économiciste totalisant versant naturellement sur le totalitaire. « C’est ainsi note W. Sachs que se dessine, au nom de l’écologie, l’occidentalisation du monde poussée plus loin, un colonialisme culturel (non intentionnel) qui, fnalement, se retourne contre l’objectif premier qui est de trouver la paix avec la nature » [16]. La réaction éco-citoyenniste et le replâtrage éco-réformiste de la Méga-machine sont en effet aujourd’hui aussi bien portés par les institutions internationales que par les alternatifs, même « décroissants ». C’est qu’aujourd’hui devant le désastre écologique grandissant, après que la machinerie ait détruit les ressources naturelles et préalablement à cela, les conditions des activités autonomes pour les transformer en « consommation » (et pas seulement de biens inutiles et nocifs !), tout individu réduit ipso facto à être un esclave de l’hétéronomie généralisée ne peut que toujours plus réclamer aux machinistes un autre logiciel possible. La réaction citoyenniste consistant à « faire pression » sur tous les « propriétaires de la société » (Max Weber) qu’ils soient les caciques du Parti communiste chinois, nos parlementaires français ou encore tous les Al Gore américains, est bien une réaction machinique qui ne sait plus poser autrement la question écologique qu’à l’intérieur même de l’éternisation de la Méga-machine à développer. Car « pour que le mode d’enrichissement capitaliste se tranforme en véritable système, il a [bien] fallu attendre que le pouvoir politique et le pouvoir économique se trouve en pratique confondus » [17]. La politique écologique comme équipement de la marchandise ou l’approfondissement de la démocratie, ne sont pas la solution pour les objecteurs de croissance. C’est ainsi que pour sortir réellement de l’économie et non pas faire seulement semblant, il faudra aussi dé-penser le et la politique pour mieux les ré-inventer.
[1] On peut voir au sujet de ce processus aux Etats-Unis le très intéressant article de Matthieu Amiech, « Les Etats-Unis avant la grande industrie. Remarques sur la main visible des managers, d’Alfred Chandler », in revue Notes et Morceaux Choisis, n°7, décembre 2006, Editions de La Lenteur
[2] Guy Debord, La planète malade, 2004
[3] Johanna Melka, intégriste de la secte économique Ixis CIB. Rapporté par E. Morlas, « Pékin admet avoir sous-estimé la croissance » dans Le Monde du 17 décembre 2005. Réévalué de 16,8%, la somme des « richesses » capitalistiques abstraites du travail vivant est désormais estimée par les professionnels de l’ingénierie sociale du Bureau National des Statistiques à 1651 milliards d’euros.
[4] Cf. Benoît Vermander, « La Chine face à la crise écologique » dans la revue Etudes, mars 2006, n°4043.
[5] Jean-Jacques Mevel, « Pékin s’attaque aux dégats de la croissance », Le Figaro, 3 mars é006
[6] Pour une analyse des Lumières comme idéologie même du capitalisme, voir Robert Kurtz, Critique de la démocratie balistique, mille et une nuits, 2006 : « A la fin de l’histoire de la modernisation, progrès et réaction, Lumières et contre-Lumières coïncident directement dans la forme commune brisante qu’est la socialisation par la valeur. Et il apparaît alors que la “ pursuit of happiness ” n’a jamais signifié que l’autorisation de s’adonner à la pulsion de conservation de soi dans le cadre de la concurrence destructrice imposée par le capitalisme , que les “ formes pures a priori ” de Kant n’ont jamais été qu’un programme de destruction mondial ; et que sa “ paix perpétuelle ” n’a jamais été que la paix des cimetières d’un monde ravagé par la valeur. »
[7] Gilbert Rist, Le développement. Histoire d’une croyance occidentale, Presses de Science-Po, 2001, p. 169
[8] Remarquons pourtant à propos de l’insurrection Taiping que Lucien Bianco, comme tous ces « historiens » adeptes de la secte téléologique qui vont découper dans le réel ce que leur pensée avait déjà au préalable l’intention de trouver, dans un passage à mourrir de rire de son ouvrage sur Les origines de la révolution chinoise, 1915-1949 écrit que c’est finalement la « corruption, le népotisme, la rivalité entre dirigeants et l’absence de direction ferme » qui sont autant de « traits qui empêchent de voir une révolution moderne dans ce qui n’est plus une simple jacquerie ». L’insurrection est alors interprétée comme un « mouvement de type millénariste : à l’époque moderne, de tels mouvements apparaissent assez fréquemment dans la toute première étape de la transformation des sociétés traditionnelles [l’influence de la théorie des cinq étapes de Rostow est très nette] sous la pression de forces extérieures, telles que l’impérialisme » (p. 32).
[9] L. Bianco, op. cit., p. 34
[10] B. vermander, op. cit. La même étude notait que le niveau d’émission du dioxyde de sulfure était le plus élevé au monde, et que les pluies acides couvraient déjà 30% du pays.
[11] B. Philip, Le Monde du 22 mars 2006, p.14. En 2004, Wal-Mart a acheté en Chine pour 14,8 milliards d’euros de produits pour alimenter les rayons de ses supermarchés dans le monde entier. Le transport conteneurisé est aujourd’hui l’épine dorsale de la mondialisation, mais également un des acteurs méconnus du changement climatique et de l’entrée dans l’ère du pétrole cher.
[12] Qiu Baoxing, vice-ministre de la Construction, parle d’un risque d’écroulement de l’écosystème des eaux urbaines, risque plus sévère qu’en aucun autre pays du monde, Le Quotidien du Peuple, 2 novembre 2005. Relevé par B. Vermander.
[13] Rapporté par Bruno Philip, « Le marché exponentiel du bois en Chine » dans Le Monde, 31 mars 2006.
[14] Cf. par exemple, rapport de Greenpeace, « Partners in Crime », octobre 2005.
[15] Wolfang Sachs et Gustavo Esteva, Des ruines du développement, Ecosociété, 1996, p.75
[16] W. Sachs et G. Esteva, op.cit., p. 73-74.
[17] François Partant, Que la crise s’aggrave !, Parangon, 2002 (1979), p. 19