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Les pesticides : les risques sur la santé

Les pesticides : les risques sur la santé

Menaces sur l'air intérieur

un jardin potagerUn jardin potager
© C. Magdelaine / notre-planete.info

Notons que l'air des maisons peut être même plus pollué que l'extérieur. En effet, de nombreux produits de traitement utilisés par les jardiniers sont rapportés à l'intérieur des habitations par leurs occupants et leurs animaux domestiques (Nishioka, 2001).
Ces résidus, remis en suspension et qui perdurent sur les sols (notamment les moquettes et les tapis) constituent alors des risques notables pour les plus jeunes qui les respirent et les ingèrent alors que leur organisme est bien plus vulnérable.
Cette constatation n'est pas une fatalité puisque le jardinier dispose de moyens simples et économes pour prévenir ces risques sur notre santé.

De surcroît, les insecticides ménagers (bombes aérosols, boîtes appâts, colliers antiparasites...) sont autant de sources nocives pour notre santé.

Notre organisme contaminé, les risques sur notre santé

Notre corps est imprégné de pesticides, ainsi tout adulte européen héberge jusqu'à 500 produits chimiques industriels différents qui se sont accumulés dans les graisses. Un grand nombre sont des pesticides.
Les POP se retrouvent dans les tissus adipeux, le cerveau, le sang, le lait maternel, le fois, le placenta, le sperme et le sang du cordon ombilical.
En France, les principaux polluants du lait maternel, qui reste un bon indicateur de la contamination de l'ensemble de l'organisme, sont le HCH et le DDT pourtant inutilisé depuis près de 30 ans.
En Grande-Bretagne, en 1997, 99% des échantillons de tissus adipeux contenaient un dérivé de DDT.

Différentes études révèlent ainsi que les populations sont massivement contaminées.

Une enquête annuelle de 2009 du gouvernement bangladeshi sur la situation sanitaire du pays a révélé que les empoisonnements liés aux pesticides étaient l'une des principales causes de décès. Les victimes méconnaissent les précautions d'utilisation et réutilisent les contenants

Une étude hollandaise de novembre 2000 révèle que 2% des enfants (0 à 6 ans) hollandais (soit un effectif d'environ 20 000) reçoivent une dose supérieure à la Dose Journalière Admissible (DJA) et 2% une dose suffisante pour déclencher des symptômes d'empoisonnement par la consommation de fruits et légumes. Pour autant, la norme européenne (100 µg/kg/pesticide/j) n'est jamais dépassée, preuve qu'elle n'est pas adaptée.
Une même étude a été conduite aux Etats-Unis par l'ONG EWG en 1998 : plus de 600 000 enfants absorberaient chaque jour une dose de pesticides organophosphorés supérieure au maximum toléré par l'EPA (Agence de Protection de l'Environnement).
Ces résultats pourraient être facilement transposés à la France...

Pesticides et cancers

Depuis la fin des années 80, les cancers sont devenus la première cause de mortalité (26% en 1990). L'incidence du cancer a augmenté de 63% en 20 ans et la majorité de ces nouveaux cas sont liés à des facteurs environnementaux ((Lichtenstein et al. 2000). Bien que le cancer du poumon soit le premier responsable, les pesticides représenteraient un risque croissant et significatif selon un certain nombre d'études épidémiologiques.
Pour éviter la catastrophe, il faudrait appliquer aux pesticides les 3 principes fondamentaux apparus en environnement ces dernières années :

  • le principe de précaution
  • le principe de renversement de la charge de la preuve : un produit devrait être mis sur le marché que si l'on est sûr qu'il est inoffensif pour notre santé et non en absence de preuve sur son innocuité
  • le principe de substitution en promouvant systématiquement les solutions les moins dangereuses en agriculture, chimiques ou non.

Les Hommes ne sont pas les seuls touchés et les animaux qui contribuent à l'équilibre des écosystèmes souffrent également de cette pollution.

Les risques sur les animaux

bourdon© C. Magdelaine / notre-planete.info

De nombreux animaux s'intoxiquent avec les pesticides : éléphants en Inde, moineaux, insectes (abeilles) dont les populations peuvent chuter de 80% après épandage et dauphins en Europe, grenouilles en Amérique du Nord, goélands, poissons...
Par exemple, selon des scientifiques du WWF, l'orque serait dorénavant le prédateur le plus pollué d'arctique, devant l'ours blanc. En effet, les graisses de ces animaux qui se situent au bout de la chaîne alimentaire, cumulent des quantités inquiétantes de pesticides qui transitent par les oiseaux migrateurs et les eaux de surface.

Les oiseaux sont aussi directement touchés par les pesticides : rien qu'aux Etats-Unis, 72 millions d'oiseaux meurent chaque année de l'ingestion de pesticides épandus (United States Fish and Wildlife Service, 01/2011). De plus, un nombre inconnu et probablement supérieur d'oiseaux perdent la vie, intoxiqués par les polluants présents dans les poissons qu'ils mangent. Enfin, une grande partie de ces oiseaux morts laissent des petits qui n'ont aucune chance de survie sans nourriture et protection...

Le comble, c'est que certains chercheurs estiment que sur les 2,5 millions de tonnes de pesticides répandues chaque année dans le monde, seulement 0,3% atteignent effectivement leur cible. Le reste (99,7%) touche toutes les autres espèces vivantes avec des conséquences multiples :

  • affaiblissement des défenses immunitaires
  • baisse de la fertilité
  • modification des comportements
  • malformations
  • raréfaction des sources de nourriture souillées
  • empoisonnement direct

Notons que des insecticides nuisent à l'activité d'organismes essentiels pour la fertilité des sols comme les bactéries, champignons, algues, verts de Terre, insectes...

Pour autant, certaines espèces deviennent de plus en plus résistantes encourageant l'application de produits plus concentrés, plus toxiques et/ou en plus grande quantité...

Le cas du Gaucho

Ce produit, utilisé en enrobage de semences (maïs, orge, blé) et dorénavant interdit sur les graines de Tournesol et de maïs depuis 2004, affecte notamment les ruches dont les pertes de population atteignent jusqu'à 40%.

Des catastrophes majeures

Bhopal

A Bhopal, en Inde, l'explosion de l'usine américaine Carbide le 3 décembre 1984 fût à l'origine de 16 000 à 30 000 morts et de 250 000 à 500 000 blessés : convulsions mortelles, poumons brûlés dont les sécrétions étouffèrent les victimes, cécités irréversibles... Comme la catastrophe de Tchernobyl, le bilan reste tellement lourd qu'il est incalculable.
A l'origine : la libération d'un nuage toxique (notamment le fameux gaz moutarde de la 1ère guerre mondiale) suite à l'explosion d'une cuve de 40 t d'isocyanate de méthyle ceci en bordure de la ville d'1 million d'habitants de Bhopal.
Aujourd'hui, des centaines de milliers de personnes vivent infirmes et environ 5 000 familles puisent une eau encore souillée pour vivre.
Union Carbide (UC) s'est volatilisée physiquement et financièrement après l'explosion et n'a jamais pris en charge le nettoyage du site, une situation inacceptable qui mobilise notament Greenpeace : Bhopal, la tragédie continue encore... 1984-2004

Seveso

Le 10 juillet 1976, une importante fuite de dioxine est détectée dans une usine fabricant des herbicides en Italie. Dans les jours qui suivent, des centaines d'animaux meurent et les enfants sont pris de graves nausées avant que les populations soient finalement évacuées.
Cette catastrophe a été nécessaire pour que la Communauté européenne prenne des mesures en identifiant les établissements dangereux comme des établissements "seveso" (raffineries, sites pétrochimiques, dépôts d'explosifs...).

D'autres catastrophes ont suivi et sont à prévoir...

En effet, en 2003 aux Etats-Unis, 32 000 émissions accidentelles de produits chimiques (dont ceux utilisés dans la production de pesticides) ont eu lieu (Worldwatch Institute, 2005). En France, un incendie a ravagé, lundi 27 juin 2005, un entrepôt de pesticides à Béziers contenant 1600 tonnes de pesticides !

Une tentation pour les terroristes

Selon une analyse du médecin général de l'armée américaine, dans le pire des scénarios, un attentat contre une usine chimique américaine pourrait causer la mort de plus de 2 millions de personnes. La production de pesticides qui s'appuie sur des composants fortement toxiques (c'est le but : tuer) est donc une opportunité pour des groupes terroristes comme en témoigne la tentative vaine à Ashod en Israël en 2004 de kamikazes. Ceux-ci ont en effet commis un attentat-suicide à proximité d'une usine d'emballage d'agrumes qui exploite un pesticide à base de bromure de méthyle. La rupture des réservoirs aurait entraîné la mort de milliers de personnes... (Worldwatch Institute, 2005).

Les solutions

Les OGM sont souvent avancés pour pallier l'utilisation massive de pesticides. Cependant, ils proviennent bien souvent des mêmes industries productrices de pesticides qui sont alors doublement gagnantes. En effet, les plantes transgéniques brevetées sont volontairement résistantes aux herbicides dont les ventes explosent. Ainsi, aujourd'hui, 71% des OGM cultivés sont dotés de gênes de résistance aux herbicides et 28% secrètent un insecticide comme le fameux maïs Bt. Les pays cultivant massivement des OGM en plein champs ont donc logiquement vu leur consommation de pesticides augmenter depuis l'introduction des OGM (cf les USA où la consommation a augmenté de 16% depuis 1996).

En Europe, le V ème programme d'action pour l'environnement de l'UE qui prévoyait dès 1993 une "réduction substantielle" de l'utilisation des pesticides" a avorté et les pollutions ne cessent d'augmenter... Cependant, quelques initiatives nationales donnent de bons résultats comme au Danemark, Pays-Bas, Suède et Norvège dont les volumes de pesticides ont diminué de façon très significative.

L'agriculture biologique est le seul mode de production où les résidus de pesticides sont quasi inexistants. D'autres modes de production comme la Production Intégrée réduisent fortement les quantités de pesticides utilisées sans les bannir totalement.
Notons également que les services municipaux en charge des espaces verts, la DDE et les régies de transports en commun notamment emploient massivement des pesticides pour l'entretien des différentes voies. Des efforts simples pourraient être faits en intégrant des méthodes de lutte biologique et en cessant de désherber systématiquement la moindre pousse verte.
Et les jardiniers ne sont pas contraints d'utiliser des pesticides.

En savoir plus

Références

Auteurs



23/01/2011
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