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Tropiques du Cancer - Cancer sous les Tropiques

Tropiques du Cancer - Cancer sous les Tropiques.

 

C’est bien connu, « La bonne santé des Nations et le bonheur des populations dépendent du « développement industriel et de la croissance économique »... Pourtant, dans bien des pays développés, la Santé semble de plus en plus en difficulté. Elle n’arrive plus vraiment à suivre les « progrès prodigieux » de la science médicale. Cette situation préoccupe un nombre toujours croissant de gens, d’associations et d’institutions. La question peut même se poser de savoir si la Santé ne souffre pas plus de la Croissance économique qu’elle n’en bénéficie.

Récemment un cinéaste célèbre a « épinglé » le système de santé de son pays. Dans un de ses dernier films [1]. il nous apprend que l’état de santé du système de santé américain, laisse à désirer... Il s’agit pourtant bien d’une nation hautement développée. La science médicale américaine est même considérée par la grande majorité des médecins du monde comme une référence voire un modèle. « Passer » un article dans une revue médicale en langue anglaise et qui plus est américaine, être reconnu par un comité de lecture de médecins américains, assure à son auteur une consécration internationale...Mais malgré sa reconnaissance mondiale, la science médicale américaine semble en difficulté dans la recherche de solutions thérapeutiques aux problèmes de santé de la population de son pays. Peut être que santé, médecine et thérapeutique ne sont plus forcément des entités liées entre elles, voire même sont devenues incapables de faire « bon ménage » entre elles [2].

Voyons, pour le cancer, comment les autres « Nations Développées » et la France en particulier, résolvent leur problème en ce domaine. Voyons comment le Développement « résout » ce problème de santé.

 

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Vous n’êtes pas expert en cryptage informatique et vous n’appartenez pas non plus aux services secrets. Tout ce charabia ne vous dit pas grand chose. On ne peut pas tout savoir ! Mais ne craignez rien, tout ce monde là vous veut du bien. Il n’a rien à voir avec le codage et la sécurité informatique. Ces sigles et acronymes représentent les bataillons et dispositifs de la lutte contre le cancer. Et la liste n’est pas exhaustive [3]...

Un demi siècle de « Négationnisme » acharné, encore aujourd’hui persistant après l’euphorie triomphante des « Trentes Glorieuses », on le soupçonnait depuis longtemps, des écologistes le criaient haut et fort dès les années « soixante dix », tout le monde le sait maintenant : « travailler donne le cancer, respirer donne le cancer, manger donne le cancer ». La situation est maintenant préoccupante, l’état major technocratique prend le problème très au sérieux « la guerre au cancer est déclarée » il en va de la survie du « Développement Durable » des sociétés industrielles. Jacques au Grand Cœur de la Miraculée Assomption en fait une « Priorité Nationale » et son rejeton Nikkola 1er de la Déjanté Information, héritier du trône aujourd’hui en fonction, offre à son peuple en péril une grande leçon de communication. L’environnement est malade, les spécialistes scientifiques le disent, il organise, pour faire bonne mesure, en écho aux Grands Chantiers Nationaux de son illustre prédécesseur président, un « Grenelle de l’Environnement »...

Le dispositif de la guerre contre le cancer est maintenant impressionnant. Mais cette prolifération, véritablement néoplasique, ces bataillons en manoeuvre sur tous les fronts, ce déploiement de moyens cette armada d’institutions en tout genre n’a vraiment rien de rassurant. Le virage brutal du « Négationnisme » aux Plans Nationaux d’Urgence tous Azimut en dit long sur la gravité de la situation...

 

Serpentine, Amphibole, Chrysotile, Crocidolite, Amosite, Actinolite, Trémolite, Anthophyllite.

Tous ces jolis noms ne vous évoquent rien, vous n’êtes pas géologue ni minéralogiste et les « belles pierres » ne vous passionnent pas. On ne peut pas tout savoir !

Un demi siècle de « Négationnisme »... On le savait depuis longtemps, des spécialistes le criaient haut et fort dès les années soixante dix [4], tout le monde le sait maintenant.

Les « pierres précieuses » du Développement Industriel et de la « Richesse des Nations » étaient cancérigènes. « Travailler donne le cancer, respirer donne le cancer, manger donne le cancer » ! L’amiante désigne un groupe de fibres minérales « naturelles » de compositions chimiques variées [5]... Et le Canada est un beau et grand pays, vaste étendue sauvage, immense et inépuisable forêt boréale à perte de vue dans le « Grand Nord » ; le rêve des amoureux de « Nature Sauvage » et des passionnés « d’Aventure » en contrées inhospitalières. Mais ce grand pays est aussi une Grande Nation dynamique et industrieuse, soucieuse d’assurer son rang parmi les « meilleurs ». Évoluant discrètement dans l’ombre de son grand voisin qui concentre sur lui toutes les révoltes contre « l’Impérialisme Américain » et profitant de son image de marque propagée par les catalogues touristiques [6], le Canada, par la clairvoyance de son état major, a su rentabiliser et optimiser ses nombreuses « richesses naturelles ». Parmi les grands de la « déforestation massive » par son industrie forestière et son industrie minière exportée aux quatre coins du monde, le Canada est aussi un membre éminent, premier exportateur, des « Big Five » de la production d’amiante [7]. L’histoire de cette grande aventure technico-commerciale devenue catastrophe technico-médicale est aujourd’hui connue de tous. Cinquante ans de « Négationnisme », « Cent Milles Morts à venir » [8]...

 

176 - 200 - 292 - 469 - 598 - 840

Ces chiffres ne vous disent rien, vous n’êtes pas féru de numérologie ni doué pour les mathématiques. On ne peut pas tout savoir ! Un demi siècle de « Négationnisme »...On le savait depuis longtemps... Tout le monde le sait maintenant. Travailler donne le cancer, respirer donne le cancer...

Un mathématicien, fin analyste verrait immédiatement dans cette suite de nombres une progression géométrique et trouverait sans trop de difficulté l’équation décrivant le phénomène. Il s’agit en effet de la croissance exponentielle des cancers broncho-pulmonaire liés au travail [9] [10]. Chaque chiffre représente, pour chaque année de 1996 à 2001, le nombre de cancer « reconnus en maladie professionnelle » en France. Perdre sa vie en voulant la gagner est une réalité toujours actuelle partout dans le monde, mais aussi et surtout dans les nations les plus développées et industrialisées. Au rendez-vous la « libération du travailleur » par l’industrialisation du travail c’est le cancer qui s’est présenté. A la vue des statistiques, au rythme où vont les choses (les chiffres sont têtus) on ne peut que conseiller, aux ouvriers de l’industrie les plus exposés, de « travailler moins pour perdre moins », il s’agit là, d’un message médical de prudence du Plan National Bis Contre le Cancer ...

 

Chlordécone Monocrotophos Méthamidophos Chlorpyrifos Nphosphonométhylglycine ...

Vous n’êtes pas pratiquant de la Magie Noire vous avez donc beaucoup de mal dans la prononciation de ces formules alambiquées. Vous n’êtes pas non plus expert en chimie organique. On ne peut pas tout savoir ! Mais fin limier de l’écologie vous avez flairé à plein nez et même jusqu’à la nausée les molécules secrètes de la « révolution verte ». Il s’agit en effet de quelques-unes des très nombreuses molécules « phytosanitaires ». Et la pharmacopée mise à la disposition du jeune agriculteur syndiqué n’a rien à envier à celle du jeune médecin. Mais par chance pour ce dernier et par malchance pour le premier les posologies et conditionnements des produits et médicaments en questions n’utilisaient pas les mêmes unités. Gélule dosée en milligramme dans un cas, baril dosés en kilogramme dans l’autre cas.

Le jeune agriculteur aiguillonné dans la voie de la modernité, par son syndicat majoritaire la FNSEA, conseillé par les sommités scientifiques de l’INRA et fasciné par les prospectus publicitaires des laboratoires « phytopharmaceutiques », se lance, « cœur vaillant », dans une « médecine dure » et volontariste ; une chimiothérapie massive, multiple, diversifiée et extensive. Révolutionnaire Vert dévoué à la « Cause du Progrès » il s’engage dans la « protection des plantes » sans compter. Cinquante ans d’acharnement thérapeutique contre les nuisibles et les ravageurs ont fini par avoir la peau de notre jeune agriculteur, « phytothérapeute » en herbe. Ravalé aujourd’hui au statut de rongeur de laboratoire, embrigadé dans une cohorte AGRICAN on comptabilise sur lui la prolifération des cancers. Les vétérinaires surveillent le bétail, les cancérologues surveillent le cobaye [11]. Lymphome, gliome, myélome, « urothéliome » ; des molécules secrètes de la « Révolution Verte » étaient cancérigènes. Cinquante ans de « Négationisme »... On le soupçonnait depuis longtemps, des écologistes le criaient haut et fort depuis les années soixante dix [12], tout le monde le sait maintenant [13].

 

HAPH - HAPC - PCDF - TCDD - PCDD

Au fait de l’actualité, vous soupçonnez fortement avoir à faire aux derniers résultats du séquençage du génome humain. Ou, un peu plus orienté sur les sciences humaines, vous penchez plutôt vers une prolifération de nouvelles formations politiques de la Droite Décomplexée. Vous faites fausse route dans les deux cas. On ne peut pas tout savoir ! On le soupçonnait depuis longtemps... Tout le monde le sait maintenant... Les molécules et technologies « innovantes » ainsi que les « miracles » de la « Fée Électrique » étaient cancérigènes. Cinquante ans de « Négationnisme »... Plan National Contre le Cancer, le préfet du Rhône conscient de la gravité de la situation interdit la consommation du poisson pêché dans le fleuve en aval de la ville de Lyon [14]. Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques Halogénés (HAPH) est une vaste famille de molécules qui accompagnent le Développement Industriel depuis les années 1920. Certaines ont assuré la « Richesse des Nations ».D’autre sont des impuretés, indésirables mais inévitables de nombreux processus de fabrication ou apparaissant lors de l’incinération des déchets de la « société de consommation », ordures ménagères, boues d’épuration, ordures hospitalières [15]. Il s’agit, vous l’avez deviné de la célèbre famille des « dioxines » qui défraye la chronique depuis les années soixante. La liste des molécules est très longue, mais la plus illustre de ces molécules est le TCDD [16] ou « dioxine de Seveso » [17] ou encore « dioxine de Monsanto » en tant que contaminant de l’Agent Orange, herbicide défoliant utilisé dans la guerre chimique par l’armés américaine au Viêt-Nam, risque d’être détrônée par celles qui polluent le Rhône aujourd’hui....

 

Un cargo, un pétrolier, un minéralier, un clémenceau.

Lors des tests psychotechniques on demande au candidat briguant une carrière administrative ou militaire subalterne de trouver « l’intrus » parmi plusieurs figures ou propositions ; un cercle parmi les carrés, un carré parmi les cercles... Voyons ensemble nos chances de promotion sociale au service de la Nation. L’exercice ici est plus difficile. Tous ces engins voguent sur l’eau, ce sont tous des bateaux. Ah ! Certains ont déjà trouvé une solution possible : les trois premiers bateaux transportent « des choses utiles ». Mais se pose la question : que transporte donc un clémenceau ? Appliquons, modernité rationaliste oblige, une approche plus scientifique. Et voyons si l’analyse vectorielle permet de démêler le problème en caractérisant mieux les bateaux par leur comportement. Dans un espace orthonormé à deux dimensions représentant la surface de la terre, associons à chaque bateau le vecteur qui lui convient en fonction de sa vitesse et de sa direction et que constatons-nous ! L’analyse scientifique du problème, une fois n’est pas coutume, confirme le raisonnement intuitif des candidats lambda. Tous ces bateaux chargés de leur matières premières voguent des « pays du sud » vers les pays industrialisés, sauf un : le clémenceau, qui faisait route inverse. En effet il s’agit d’un bateau poubelle. Fleuron de la défense nationale et bourré d’une substance suspecte, il voguait vers son « cimetière marin » sous le soleil des tropiques. Le Rayonnement de la France à travers le monde était cancérigène. On le savait depuis longtemps... Il l’est toujours maintenant...

A tout « seigneur » (de guerre) tout honneur et pour nous débarrasser de cette expression quelque peu insultante pour cette nouvelle génération de bateaux promus à un bel avenir dans la guerre contre le cancer, appelons, dès maintenant, « clémenceau » tous ces bateaux poubelles...

 

PazacéPazacé - PazacéPazacé - PazacéPazacé - PazacéPazacé

« Soixante-huit attardé », aujourd’hui fatigué et vieillissant, vous pensez avoir à faire à une de ces nouvelles chansons à la mode en provenance directe des tropiques. Mais, il ne s’agit malheureusement pas d’un de ces refrains vahiné chanté en cœur sous les cocotiers. Il s’agit en effet, de la prise de conscience massive de la « Néoplasic wave ofze Américan way ». Cinquante ans de Négationnisme, la vague des cancers a grossi avec le Développement Industriel et la prolifération des molécules et technologies « innovantes » et la multiplication des pollutions inhérentes. Les formules magiques et secrètes de la croissance économique et de la « Richesse des Nations » étaient cancérigènes. « Travailler, respirer, manger donne aujourd’hui le cancer » ! La vague néoplasique a grossi d’année en année, immense aujourd’hui elle envahit des consciences et submerge les hôpitaux. Pas assez de moyens, pas assez de médecins, pas assez d’infirmières, pas assez de personnel, machines vétustes, PazacéPazacé, machines obsolètes, PazacéPazacé, analyseur périmé, personnel débordé, PazacéPazacé, accident de radiothérapie, surdosage en chimiothérapie, Pazacé de radioprotection, Pazacé de chimioprotection, Pazacé de surveillance des pollutions, Pazacé de certification, Pazacé de réglementation, Pazacé de toxicologues, Pazacé d’écotoxicologue, PazacéPazacé-PazacéPazacé-PazacéPazacé-Pazacé... La prise de conscience de la gravité de la situation sur les fronts du cancer est massive et dépasse largement le cercle des spécialistes. Mais la relation de cause à effet entre la prolifération des cancers et le Développement Industriel par « l’Innovation moléculaire et technologique » n’est pas encore entré dans les esprits. La multiplication des pollutions et la prolifération des cancers sont encore aujourd’hui largement attribuées à la divinité PazacéPazacé, la marge de manœuvre des états major technocratiques reste donc encore, très large... Chaque bataillon, impliqué dans le Plan Cancer, réclame une plus grosse part de subvention et valorise ainsi l’état major qui, détenteur de l’argent des contribuables, reste le maître du jeu...

 

La lutte contre le cancer, vers la perpétuation du Négationnisme.

La promesse, non tenue, de la « libération du travailleur » par l’industrialisation du travail s’est transformée, au fil des années, en une cancérisation exponentielle des travailleurs. La Liberté n’était pas au rendez-vous, le cancer par l’accumulation des pollutions, accompagné de la précarité, par contre l’était. A l’usine comme au champ, à la production comme à la consommation, la menace est devenue permanente. Pollution Précarité Cancer, la crise écologique, la crise sociale et la crise sanitaire occupent sans cesse le devant de la scène et apparaissent de plus en plus comme les différentes faces du même problème. La prise de conscience est massive, des associations Citoyennes, et même des associations de Consommateurs parmi tout ce qu’il y a de plus respectable se mobilisent et ne désarment pas. Le « Négationisme Absolu » n’est plus de rigueur. Les états major technocratiques doivent prendre les problèmes à bras le corps et garder l’initiative. Il s’agit de sauver l’Ordre Industriel, sa logique de Développement Durable, maintenir en place et à plein régime les piliers de la Croissance. Agriculture industrielle polychimique d’import-export, Pétrochimie, Nucléaire, industrie des transports internationaux, industrie automobile d’import export ...

 

Du Négationnisme au Néo Négationnisme

Toutes les pistes sont retenues, savamment étudiées et mise à profit dans la lutte contre le cancer. Le « Négationnisme » doit continuer mais par d’autres moyens.

Diluer le cancer dans le travail est, en terme statistique, une piste intéressante. Contrairement à ses illustres prédécesseurs, maître d’esclave de l’antiquité ou aristocrate de l’ancien régime, qui se seraient sentis insultés si l’on avait assimilé l’exercice du pouvoir à un travail, le technocrate lui met un point d’honneur à se dire travailleur [18]. Alors le camarade travailleur président, le camarade travailleur ministre, le camarade travailleur sénateur, le camarade travailleur député, (...) le camarade travailleur PDG, le camarade travailleur ingénieur peuvent se permettre sans mauvaise conscience, d’exhorter le camarade travailleur ouvrier dans son atmosphère enfumée à « travailler plus pour gagner plus ». Autant de travailleurs exemplaires « stakhanovistes du PC », « bourreaux » de travail au bureau et de surcroît flamboyant de santé pour un seul travailleur ouvrier menacé de cancer à un terme incertain ; il n’y a vraiment pas de quoi s’alarmer inutilement, ou « en faire une maladie » [19]...

Les épidémiologistes académiciens sont mobilisés pour rassurer la population. Pour les sommités de la science l’augmentation du nombre de cancers n’est qu’une fiction, elle est purement conjoncturelle liée au changement récent de la « machine » à détecter le cancer. Plus performante elle les a multipliés artificiellement. Comme lors du passage à l’euro, pour la négation de l’augmentation du coût de la vie, l’état major mobilise de la même façon, les sommités de la science pour des bidouillages épidémiologiques au service d’un « NéoNégationisme » celui du Plan National de la Lutte Statistique Contre le Cancer. Après le coût de la vie, le chômage et la précarité, la guerre des chiffres s’attaque maintenant au cancer [20] [21]. Les grands pontes respectés de la cancérologie, experts mondialement reconnus bardés de toutes leur décorations universitaires montent au créneau et crient PazacéPazacé. L’état major lâche quelques subventions au plus « méritant » de quoi apaiser les inquiétudes des médecins et remettre les scientifiques au travail. Les recherches avancent à grand pas, les mécanismes cellulaires de la cancérogenèse sont de mieux en mieux cernés, de mieux en mieux compris et les nanologistes s’attaquent déjà aux mécanismes moléculaires, bientôt les mécanismes particulaires seront en chantiers. En attendant, Mélanie trente ans les deux nibards au baquet passe à nouveau sur le billard pour une « méta » au cervelet. Les médecins sont inquiets, ils réservent leur pronostic. Mais les nanologistes sont optimistes, la recherche avance, les nouvelles nanochimiothérapies sont pour bientôt, leur foi dans Le Progrès vient d’être réanimée par l’injection de monnaie dans la « Machine à chercher ». Mélanie émet son dernier souffle en réanimation, son espérance de vie de « 80 balais », promesse du Développement, sans cesse « rabâchée », s’envole avec elle vers des cieux plus cléments. Une partie des « budgets » contre le cancer passe dans les mains des publicitaires. Ces derniers apparaissent plus compétents que les académiciens dans la prise en charge du « NéoNégationisme ». La guerre contre le cancer est prévue pour durer, elle se transforme en guerre de tranchées, peut-être une guerre de « Cent Ans », les renforts se font attendre, les avancées de la science tardent à arriver, il faut donc assurer dans la durée le moral des troupes. Si les médecins bataillent toujours avec acharnement pour obtenir une victoire et transformer le pronostic vital du cancer, les publicitaires eux peuvent en transformer radicalement l’image. En attendant des victoires significatives dans le monde réel, des cérémonies aux « héros ordinaires » [22] sont organisées dans le monde publicitaire. « Changer l’image du cancer », « Le Pavillon des Cancéreux » [23] ne portera plus le « n° 13 » et sera interdit (de lecture) aux cancéreux. Censuré aux cancéreux on lui substituera le traitement marketing du cancer qui lui, comme tous les traitements marketing ne comporte que des « n° gagnants ». Mais encore une fois, l’ouverture d’un front de la communication en dit long sur la gravité de la situation...

Pour sauver la chimie organique aux milles et une potentialités innovantes non encore explorées, sur l’autel de la divinité PazacéPazacé, on immole la chimie minérale. Pour épargner les pesticides, piliers incontestables de la « Richesse des multi-Nation-nales » on accepte enfin, mais trop tard le sacrifice de l’amiante. Mais l’état major technocratique n’a pas « perdu la boule », il crée, par là même, le « marché du désamiantage » qui est déjà prometteur. Un quartier populaire déclaré « amianté » sera démoli, un quartier d’affaires aux normes « Écola 2000 » sera reconstruit. Une friche industrielle envahie d’une flore et d’une faune hétéroclites, déclarée « amiantée » sera démantelée, un magnifique « Technologic-Center » aux normes « Nikola 2000 » sera érigé. Une gare désaffectée, repère notoire de brigands, désamiantée et réhabilitée deviendra un « Avangardic-Artistic-Center » aux normes « Sécurita 2000 ». C’est ainsi que les hommes vivent, la lutte contre le cancer doit rester profitable aux affaires...

Bien sûr le Kommandator Suprême des français se mobilise personnellement. Son histrionisme naturel est mis à contribution. Ses gesticulations sans cesse renouvelées, toujours plus accélérées, dans les décors les plus variés, réussissent à accaparer la « une » des journaux complaisants mais aussi celle des journaux médisants. Captiver, accaparer la presse « sérieuse » ou satirique permet de faire diversion et de gagner du temps. Mais les associations citoyennes sont vigilantes...

Transiger, obtenir des coopérations, des collaborations, poignées de mains avec les stars de l’écologie, bains de foule dans le « show-biz écolo » parisien, la dégradation de l’environnement est devenu une préoccupation croissante dépassant largement les cercles des écologistes, organiser une concertation spectacle sur l’environnement, un « Grenelle de l’environnement » et rallier les éléments les plus conciliant des « amoureux de la Nature », lâcher du leste, investir les « énergies renouvelables », des éoliennes et du « solaire » pour taire les « écologistes » et relancer le nucléaire pour les militaires, l’industrie et les affaires, toutes les compromissions sont mises à profit...

 

Tropiques du Cancers, Tristes Tropiques

Mais il est déjà trop tard, les impératifs économiques président. Le Développement de la machinerie industrielle insiste, malgré la crise sanitaire et écologique, il se veut aujourd’hui Durable, la Croissance économique insiste, elle se fait maintenant par les chantiers des ordures et des dégâts collatéraux. Les marchés nouvellement créés dans les pays industrialisés, sont liés à la gestion des catastrophes : gestion des ordures, gestion des pollutions, gestion des déchets industriels et bien sûr gestion des cancers. Les hôpitaux ne désemplissent plus, ils débordent. Devenus les plus gros employeurs des villes, les centres hospitaliers n’en finissent pas de croître et de se moderniser. Véritable nouveau Temple de la Consommation de masse, ils rejoignent dans le même temps les rangs des entreprises les plus polluantes des pays industrialisés. La croissance exponentielle des cancers continue. Elle se fait malgré les « immenses progrès » de la recherche médicale et surtout malgré la délocalisation massive des industries les plus insalubres et les plus polluantes dans le « Tiers Monde ». Les damnés de la terre, bagnards du travail, sont dans le « Tiers Monde », les bureaucrates de la terre « Bayard » du « travail », « sans peur et sans reproche » sont dans le « Beau Monde ».

Devant ces montagnes de déchets, ces pics de pollution, ces avalanches d’ordures pestilentielles, ces marais nauséabonds de boue « d’épuration », « Une seule solution : la délocalisation » !

Le véritable dispositif de la Guerre contre le cancer se situe ailleurs que dans les gesticulations, les mises en scène, les implorations à la divinité PazacéPazacé les subventions aux chercheurs avant-gardistes et aux académiciens « Négationnistes ». Dans la lutte contre le cancer, pour la survie du monde industriel il ne reste plus qu’une solution : la délocalisation des pollutions. Elle a déjà commencé, les « clémenceaux » prolifèrent et voguent sur l’eau avec leur marchandise suspecte et « métastase » le cancer sous le soleil des tropiques.

La science triomphe, la délocalisation des pollutions dans le « tiers monde » est conforme aux données de la science. La carcinogenèse, le développement des cancers est fonction des doses cumulatives subit par les travailleurs-consommateurs (bénéficiaire ou victime) du développement industriel. La dispersion des pollutions s’impose donc comme une nécessité de santé publique, pour sauver et assurer le « Développement Durable ». Les « clémenceaux » en devenant le fer de lance de lutte contre le cancer, perpétue la « Grandeur des Nations » et le Rayonnement de la France en particulier.

Encore une fois, depuis la découverte du Nouveau Monde et la Traite des Esclaves, le Prestige des « Nations Civilisées » et de la France en particulier est une affaire de bateaux...

Pauvre « Pays Pauvres », au nouveau rendez-vous du Développement, c’est maintenant le cancer qui répond présent. Pas encore « débarrassé » du Paludisme, du SIDA, de la Tuberculose, pas encore « débarrassé » des maladies infectieuses, promesse sans cesse renouvelée du Développement, de la Science et du Progrès, que voici déjà pointer le cancer, débarquant des « clémenceaux » pour étendre ses ramifications sous des latitudes ensoleillées. Tropiques du Cancer, Tristes Tropiques...

 

 

Jean-Marc Sérékian - octobre 2007



09/04/2011
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