Pure Performance Mountain Riding

Mick Fowler

Les «voies Fowler» 

L'Anglais Mick Fowler, 46 ans, est une légende vivante dans le milieu de la montagne, une référence absolue. Ses ascensions en style alpin, presque toujours des premières sur des sommets superbes et très techniques de 6 000 ou 7 000 mètres, sont toutes des bijoux : «premières» du Golden Pillar au Spantik (7 027 m, Pakistan), de la face nord du Changabang (6 864 m, Inde), du Taulliraju (5 830 m, Pérou), du Hunza Peak (6 250 m, Pakistan), du Cerro Kishtwar (6 200 m, Inde)...

Les «voies Fowler», label international, sont rarement répétées, tant elles sont «engagées» et techniquement difficiles, en rocher comme en glace. La nouvelle génération des alpinistes français, particulièrement fournie et talentueuse, peut d'ailleurs s'enorgueillir des deux premières répétitions des voies Fowler du Taulliraju et du Spantik.

La dernière oeuvre d'art de Mick Fowler est la première ascension, en avril 2002, avec son compatriote Paul Ramsden, de la face nord du Sigunian (6 250 m, Chine). Cette voie, et la manière dont Fowler et Ramsden l'ont réussie, illustre parfaitement ce qu'est aujourd'hui l'alpinisme le plus ambitieux. Elle a d'ailleurs été récompensée en février par le Piolet d'or 2002, la principale distinction internationale en alpinisme.

Situé au coeur d'un massif isolé et méconnu, le Sigunian n'avait été gravi qu'une seule fois, par une expédition lourde japonaise sur sa face sud, équipée de 2 000 mètres de cordes fixes... La face nord, haute de 1 500 mètres, n'avait été tentée que deux fois. La nouvelle voie Fowler la remonte en empruntant une fantastique goulotte de glace de 750 mètres, rectiligne et verticale, parfois même déversante. «Je n'avais jamais vu une ligne aussi pure, aussi attirante», explique Mick Fowler. Les difficultés en glace étaient énormes, cotées 6 sur une échelle de 7. Durant leurs deuxième et troisième bivouacs, suspendus dans leur harnais, trempés par les coulées de neige, les deux hommes n'ont pu se faire à manger, tout au plus ont-ils réussi à faire fondre un peu d'eau. Seul leur précieux sens de l'humour anglais leur a permis de tenir le coup...

Leur style d'ascension  ? Un minimum de matériel pour être léger, une progression rapide (7 jours au total) malgré les difficultés, une seule tentative, pas de radio ni d'assistance. «Notre style est exactement le même que celui des conquérants des Alpes, les Cassin, les Heckmair, qui ont ouvert des lignes parfaites comme l'éperon Walker aux Grandes Jorasses, souligne Mick Fowler. Aujourd'hui, je suis toujours à la recherche d'un nouvel éperon Walker.» Et comme ces pionniers des Alpes dont il se sent si proche, Fowler, exemple de modestie et de discrétion, reste un amateur acharné. Dans le civil, il est... inspecteur des impôts. Ses expéditions, il les réalise durant ses congés payés. «A challenging holiday, isnt'it ?», s'amuse-t-il.



19/07/2011
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