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Michel de Montaigne

Michel de Montaigne

modèle 3D du buste de Montaigne issus de son gisant conservé au Musée d'AquitaineTout à la fois profondément gascon, écrivain, penseur, moraliste, humaniste, homme politique français, et grand voyageur, Michel de Montaigne a marqué son époque en profondeur. Ses pensées, ses réflexions et ses écrits ont encore aujourd’hui un caractère très contemporain.

À la rencontre de Michel de Montaigne

Michel de Montaigne (1533-1592) s’inscrit parfaitement dans son temps. Fils de riches négociants gascons anoblis, il fait des études de droit et devient magistrat, d'abord à Périgueux, puis au parlement de Bordeaux où il se lie d’amitié avec l’écrivain Etienne de La Boëtie, de trois ans son aîné. La mort de La Boëtie en 1563 laisse Montaigne inconsolable. Il se retire dans sa demeure en Dordogne, le château de Montaigne, et entreprend l’écriture des Essais. Philosophie, morale, histoire, théologie, anthropologie, ethnologie, toutes les sciences humaines de son temps ou du nôtre sont amalgamées dans cet immense ouvrage. En 1581, les jurats de Bordeaux l’élisent maire de la ville, période au cours de laquelle il sera le proche collaborateur de Matignon, représentant du Roi. Durant quatre années, soit la durée de deux mandats à la mairie de Bordeaux, Montaigne, soucieux de dignité humaine et de tolérance, fidèle contre vents et marées à la monarchie, reste avant tout un combattant de la paix entre catholiques et protestants. Sa mort, en 1592, l’empêche d’en être un témoin privilégié.

Gascon

Château Montaigne - Recosntitution 3D - UMR AusoniusMichel de Montaigne est originaire de la région et il a toujours revendiqué son identité de gascon, même si son lieu de naissance, le Périgord, est éloigné de la Gascogne géographique, située au sud de la Garonne.

Robert Escarpit, autre gascon bien connu, déclarait dans un article publié dans l’Humanité : « Il faut être gascon pour bien lire Montaigne. Le mélange d’enracinement basque, de culture latine, de gaieté gauloise, de bravoure wisigothique, de rouerie juive qui fait de nous la race de bâtards la plus pure de la terre, c’est le mélange qui a donné l’humus sur lequel ont fleuri Les Essais ».

Écrivain et penseur

Michel de Montaigne nous a laissé une oeuvre, Les Essais, devenue une référence universelle, message d'humanité, sans cesse sollicité, sans cesse cité, sans cesse interrogé.

En août 1563 survient la mort de son ami le plus cher, Etienne de La Boëtie, à l'âge de 33 ans. Cet événement lui procure une souffrance aiguë qui trouve dans l'écriture un premier apaisement, mais souffrance permanente qui transforme cette amitié trop brève, tragiquement brisée, en un sentiment éternel et qui donne sa raison d'être à l'oeuvre que Montaigne s'apprête à écrire à partir de 1570. Les Essais seront d'abord un hommage à l'ami disparu.

Les Essais sont composés de trois livres divisés en de nombreux chapitres : 57 pour le premier livre qui contient le fameux chapitre (XXVII) "De l'Amitié" auquel succède le chapitre où sont publiés vingt neuf sonnets d'Etienne de La Boëtie. 37 chapitres pour le " livre second " et 13 pour " le livre troisième ". Leurs titres empruntés à l'Antiquité, à l'histoire de son temps, à la morale, à la vie quotidienne, aux qualités et aux défauts des humains disent mieux que tout long commentaire la diversité des préoccupations, des jugements et des interrogations de Michel de Montaigne, à la fois témoin et principal acteur du livre de sa vie.

Engagé dans la vie publique et politique

 
Bibliothèque du château Montaigne - Reconstitution 3D - UMR AusoniusSa carrière a fait de lui un serviteur de l'Etat en une période où les difficultés, les bouleversements et les drames ont bien des points communs avec le siècle qui vient de s'achever.

Sa retraite en écriture n'a pas été de tout repos... Montaigne n'a jamais été ce sage retiré dans une tour d'ivoire ou de pierre - sa "librairie" riche d'un millier d'ouvrages - que l'on se plaît à décrire dans les manuels de l'enseignement secondaire. Non seulement il n'a cessé d'être confronté à l'actualité dramatique de son temps, celui des guerres civiles que nous appelons guerres de religion et qui occupent la totalité de son existence d'homme, mais encore il a joué un rôle politique de premier plan à Bordeaux et en Aquitaine pour défendre une cause à laquelle il tenait : celle de la paix entre catholiques et protestants, entre partisans du roi Henri III et partisans du futur Henri IV, alors roi de Navarre et gouverneur de la province de Guyenne. Dans cette histoire complexe, fertile en trahisons, en changements de camp et de religion, il a le courage de maintenir un cap constant et déterminé en menant des négociations périlleuses entre la monarchie et le parti protestant, entre Henri III et Henri de Navarre. Son immense savoir philosophique et historique, puisé dans les auteurs de l'Antiquité qu'il ne cesse de lire et de relire, sa renommée d'humaniste et sa réputation de sage font de lui un diplomate hors pair accrédité par les adversaires du moment.

Cette autorité intellectuelle et morale qui le met au-dessus des partis, explique son choix comme maire de Bordeaux entre 1581 et 1585. Elle explique aussi son rôle d'intermédiaire et de conseiller écouté du futur Henri IV. Celui-ci devenu roi de France en 1589 aurait souhaité l'avoir à ses côtés au moment d'entreprendre la reconquête de son nouveau royaume livré à la violence des guerres civiles. L'âge et la maladie contraignent Montaigne à refuser cet honneur auquel il tenait pourtant beaucoup, en grand humaniste de son temps, désireux de conseiller les princes pour leur intérêt et celui de leur peuple.

Voyageur

Château Montaigne - Reconstitution 3D - UMR AusoniusDe 1580 à 1581, Michel de Montaigne a voyagé en France, en Allemagne, en Autriche, en Suisse et en Italie, tenant un journal détaillé qui décrivait les différences d'une région traversée à l'autre et qui ne fut publié qu'en 1774 sous le titre de "Journal de voyage". Montaigne voyageait comme il écrivait, sans suivre une route directe. La conversation, dans ses courses et dans ses voyages, était pour lui une des meilleures écoles, amenant ceux avec lesquels il s'entretenait aux matières qu'ils connaissaient le mieux.

En un mot, grand humaniste…



20/11/2010
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