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Les riches fabriquent des pauvres

Les riches fabriquent des pauvres et la surpopulation détruit la Terre


 


Les écologistes, affligés par l’épuisement des ressources et le déclin des écosystèmes, font remarquer qu’il nous faudra deux planètes ou plus pour survivre. Dans un autre domaine, ces deux planètes existent déjà, tout le monde sait bien qu’il y a une planète des riches et une autre des pauvres. La première, usurpée, n’est pas pour nous déplaire… Un milliard de riches occupe l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Australie, le Japon et un club très privé de privilégiés qui règnent tyranniquement sur les pays du tiers monde. Ce milliard de riches cache aussi sa misère (qu’on ne saurait voir) : quart monde dormant sur les trottoirs des quartiers boursiers, Enfants de Don Quichotte s’adonnant aux joies du camping urbain, gastronomes des restos du cœur, etc. Le solde de la communauté terrienne, soit un peu plus de 5 milliards et demi de gens dont le pauvre destin est joué d’avance, croupit dans le reste (et les restes) du Monde. Le premier Monde s’approprie (en tout bien tout honneur !) les 7/10 de l'énergie, les 4/5 du bois et autant des produits de la pêche, les 3/4 des métaux, les 5/6 des crédits d'éducation, les 9/10 des budgets de recherche et de développement, possède les 3/4 des automobiles, neuf avions sur 10, etc. Voilà des chiffres bien peu consensuels et équitables qui prouvent l’excessive mainmise du milliard de privilégiés dont la liberté de puiser et d’épuiser ne s’arrête pas où commence celle des autres 6 milliards soumis au diktat. Nous garantissons ainsi aux plus pauvres de continuer à stagner, voire à s’enfoncer, dans leur état de pauvreté. En termes d’empreinte écologique insoutenable, un Nord-américain ou un Français valent combien d’Africains ? L'État américain le moins densément peuplé qu’est le Wyoming (510 000 habitants) émet plus de CO2 que 69 pays en développement réunis et totalisant 357 millions de personnes.

Les hectares excessifs que s’octroie chaque habitant chanceux du monde occidental et qu’illustre le calcul éloquent de l’empreinte écologique sont usurpés sans la moindre contrepartie au reste du Monde, à celui auquel nous attribuons des dettes extérieures. Un États-unien ou un Européen ne paie pas le service que leur rendent les forêts brésiliennes ou africaines en recyclant leurs émissions de CO2. C’est ainsi qu’il convient de s’interroger sur un certain nombre d’activités autorisées par le progrès, vocable abusif car à double sens. Progrès pour les uns, déficit pour les autres. Savez-vous, par exemple, que l’on importe quotidiennement, par avions gros porteurs, des chargements de perches du Nil en provenance d’Ouganda et de fleurs coupées cultivées en Chine et en Afrique orientale vers l'aéroport de Vatry, dans la Marne (120 000 tonnes de fret par an) ? De tels comportements ne font jamais la une dans les fourberies des Grenelle de l’écologie, portes de secours du capitalisme masqué. Inutile de rappeler les dégâts collatéraux d’activités comme celle de l’exploitation du poisson cité ou de l’horticulture aux impacts environnementaux et humains néfastes. La contradiction est flagrante et gênante entre le désir de lutter contre l’effet de serre et les nécessités du développement économique dans le concept unilatéral où nos sociétés l’entendent.

« Notre mode de vie n’est pas négociable » était une déclaration de principe de Georges Bush père, prémonitoire puisque le fils n’a pas plus daigné se soumettre à une gouvernance écologique respectueuse. Mais l’outrage, c’est le « remix » dont le bel Obama fut l’auteur : « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie ». Pourquoi donc se gêner, c’est vrai ? Les pays les plus gavés ne sont donc visiblement pas disposés à renoncer au riche éventail de leur train de vie. Il faut donc trouver des substituts. Le seul substitut qui, quoi qu’on en dise, arrangerait tout le monde serait une baisse démographique dans les plus brefs délais, révolution psychologique correspondant déjà à la tendance constatée sur la plupart des continents. Continuer à bouffer la Planète, mais en comité restreint, le voilà le malthusianisme pur et dur. Cette révolution sous forme de correction de l’effectif serait bien plus évidente à opérer que de chercher à imposer un impossible esprit d’équité pour une plus juste répartition. La morale d’équité ne sera toujours qu’un vœu pieu. Quelque deux millénaires d’échec des enseignements du judéo-christianisme et de l’islam prônant l’amour du prochain en sont l’irréfutable preuve. Mais les prières expérimentales se poursuivent et les chiches aumônes de la charité durable toujours déposées dans les sébiles des nécessiteux... Aligner la puissance économique sur la démographie, réussir à le faire dans un respect du droit de chacun et dans l’intérêt du développement durable relèverait du miracle.

Si la procréation est parfois bien perçue de l’intérieur d’une famille, ses effets excessifs constituent à n’en point douter les principales menaces qui accablent l’humanité. Pour les plus démunis, cette démographie obsessive est synonyme d’un surplus de misère, tant matériel que psychologique ; pour les mieux nantis, d’un surcroît de pollution comme du renchérissement de l’espace disponible ; pour la collectivité d’une encombrante promiscuité et d’une compétition accrue, ici pour survivre coûte que coûte, là pour gravir les privilèges de la pyramide sociale.

La reproduction est un phénomène naturel à toutes les espèces, et notamment chez celles opportunistes qui s’imposent majoritairement, s’accaparant le moindre atout pour dominer l’habitat. Cela existe chez les rats, les cafards, les mouches ou les papillons. L’homme, dont l’instinct est fondu à la conscience, primate calculateur par excellence, a conceptualisé cette tendance naturelle afin d’en tirer une stratégie d’avenir tribal, familial, nombriliste et longévif : celle d’assurer sa descendance, et par là même la sécurité de ses vieux jours. Avant les progrès du XXe siècle en matière d’hygiène et de prophylaxie des maladies infectieuses, la mortalité infantile justifiait une surfécondation, par ailleurs toujours soutenue par les pouvoirs séculiers inspirés des religions dogmatiques. Les Livres assurent que le destin des progénitures sera placé sous les auspices de Dieu. Niaiserie. Jusqu’à preuve du contraire, les progénitures existent mais les preuves d’un dieu protecteur font défaut. Pandémies, famines ou massacres belliqueux étaient là pour écrémer le surplus, en appeler chaque fois à de nouvelles velléités procréatrices et à faire des petits à la louche.

Le capital des 225 personnes les plus fortunées du Monde équivaut au revenu de 2,5 milliards de personnes défavorisées. La fortune des trois individus les plus riches de la Planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres. La richesse des 350 habitants les plus riches de la Terre est égale à la « richesse », ou misère (!) des 2 milliards et demi d’habitants les plus pauvres. La moitié de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour ; 1,2 milliard de personnes vivent avec moins d'un dollar par jour. Plus de la moitié sont des femmes. 20 % de la population mondiale consomme 80 % de l'énergie mondiale. L’évolution de l’écart entre 20 % des plus riches et 20 % des plus pauvres est la suivante : de 1 à 30 en 1960, de 1 à 60 en 1990, de 1 à 82 en 1995. L'Afrique ne représente que 3 % du PNB mondial. En dépit d’une apparente prise de conscience, de l’exhortation à mieux partager, des permanentes missions d’innombrables ONG, ça ne s’arrange pas, on constate même une fracassante détérioration. Mille dames patronnesses n’auront jamais l’effet d’une salutaire révolution. En 2005, les actionnaires du CAC 40 ont reçu plus de 30 milliards d'euros. En 2005, British Petroleum a réalisé un chiffre d'affaires égal au PNB de toute l'Afrique subsaharienne (sauf Afrique du Sud). En France, où il existe presque 6 millions d’obèses, le taux d'obésité infantile qui est de 12 % passe à 28 % quand la télévision est dans la chambre (70 % des publicités pour enfants concernent l'alimentation et la boisson…). Aux États-Unis, 43 % des enfants de moins de 2 ans passent en moyenne 1h 22 devant les émissions télévisées. Mcdonald’s gave et empoisonne chaque jour 47 millions de victimes volontaires, dont 1,2 million en France. 50 milliards de dollars dans le Monde et 15 milliards de dollars pour l’Europe : ce sont les sommes dépensées chaque année par les consommateurs de crèmes glacées. En Occident, dans un contexte où l’espérance de vie augmente en même temps qu’on assiste à la diminution du nombre des cotisants, voire à leur paupérisation, donc à la diminution relative de leurs contributions, le financement des retraites ne sera pas assuré dans les 30 ans qui viennent, ou alors au prix d’un endettement atteignant des sommets, ou plutôt des gouffres. Le taux d’endettement de la France pourrait passer de 60 % de son PIB actuel, à plus de 220 % de son PIB en 2050 ! Enfin, pour quelque chose comme 40 milliards de dollars par an, soit un peu moins que la consommation en crèmes glacées, ou l’équivalent des dépenses européennes en cigarettes, on pourrait fortement contribuer à éradiquer le famine, à résoudre les problèmes d’accès à l’eau potable et à soigner des maladies qui ne sont mortelles que dans les pays abandonnés à leur sort.

Sont-ce les riches ou les pauvres qui détruisent la Planète ? C’est le grand débat. Les riches la détruisent en amont, en confisquant, en s’appropriant les ressources et le bien, en capitalisant et en exhortant à la sainte procréation… Les riches détruisent la Planète en ayant grand besoin d’une multitude d’esclaves, de démunis, de sujets pour la main d’œuvre de la production agricole, manufacturière, industrielle et autres. Si l’une des plus justes définitions du capitalisme est l’exploitation de l’homme par l’homme, sur un mode parfois éhonté, c’est aussi une exploitation avide de la Terre. Pour faire un raccourci, le capitalisme est un proxénétisme à 360º. Les riches détruisent la Planète en incitant les populations placées sous leur joug dictatorial ou démocratique (la différence est ténue…) à se multiplier pour pouvoir disposer non seulement de la dite main d’œuvre corvéable à merci, mais aussi d’une armée répressive de soldats, de policiers, de milices de toutes sortes et de petits chefs pour défendre leurs acquis sous couvert du respect et de l’esprit patriotique inculqués. Pour ce faire, les riches détournent à leur profit des valeurs séculaires, s’approprient le sacré et le spirituel, inventent une culture dominante, s’approprient les moyens de communication, instrumentalisent des morales et des religions, des morales qui sont les leurs, des religions qui servent unilatéralement leurs intérêts. On connaît tout ça, Poutine succède à Poutine.

Quant aux pauvres, les pauvres…, ils détruisent la Planète en aval et, comble de l’ironie et de l’injustice, avec un effet dévastateur proportionnel à leur effectif, à leurs urgences, à leur misère économique et culturelle. La pauvreté est grouillante. Misère et dégradation de l'environnement sont des phénomènes à rétroaction positive, à savoir que les conséquences de l'une rendent l'autre inévitable. Quand on parle de sauvegarder le biopatrimoine comme un bien de l’humanité, le souci humanitaire est toujours en contrepoint. Aucune déontologie verte ne peut nous faire négliger l'éthique envers notre propre espèce, particulièrement envers ceux qui n’ont voix au chapitre. Il n’est nulle question de soustraire cette dernière pousse comestible que coupe la mère s’il s’agit de nourrir son enfant. Même si nous faisons l’éloge de la Nature et condamnons la civilisation, même si nous mettons une majuscule à « Nature » et une minuscule à « humain » parce que le second est champion dans l’art de décevoir mais que la première tient toujours ses promesses et ses floraisons... La précarité sans cesse plus nombreuse, sans cesse marginalisée davantage et rejetée en périphérie des métropoles exerce une pression sans commun rapport avec la capacité du support naturel. Ce dont les classes privilégiées peuvent le plus souvent s’épargner, ayant d’ailleurs pour la plupart de leurs représentants perdus tout contact avec le moindre écosystème puisque survivant luxueusement bunkérisés en systèmes calfeutrés. On court l’inévitable risque de voir détruire des milieux fragiles parce qu'on n'a pas su assurer le nécessaire à des populations démunies.

Les riches sont inéluctablement coupables et responsables tout à la fois, les pauvres sont coupables mais nullement responsables. C’est bien pourquoi seuls les pauvres sont jugés et punis ! La classe dominante n’a jamais inventé autre chose qu’une justice injuste pour accabler des victimes expiatoires. Pour faire prévaloir des droits iniques en sauvegarde de ses privilèges, la justice de classe inculpe des boucs émissaires qui écopent foudres et représailles. Avec l’évangile en berne, on n’a jamais trouvé mieux pour faire plier la racaille.

Moralité : « Action : Cesser de concevoir des enfants, jusqu’à ce qu’un monde meilleur puisse les accueillir. But défensif : Eviter à nos enfants de devenir des esclaves sur une planète-poubelle qui ne pourra leur offrir des conditions de vie décentes pour la durée de leur existence. Ne pas céder à l’envie égoïste "d’avoir" des enfants, mais penser d’abord à l’avenir qui les attend. But offensif : Priver les entreprises de leurs ressources humaines, en coupant leur approvisionnement en nouveaux esclaves. » Sylvain Timsit



02/12/2011
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