Catastrophe écologique en Hongrie
Catastrophe écologique en Hongrie
Un accident industriel dans l’Ouest du pays a fait quatre morts et 120 blessés. La boue toxique qui s’est échappée de l’usine d’aluminium a dévasté plusieurs villages et menace la faune et la flore autour du Danube. Les autorités hongroises ont déclaré l’état d’urgence.
Hautement corrosive et toxique, la boue nécessite un important équipement de protection pour être nettoyée.
© REUTERS/Bernadett Szabo
C’est un réservoir de la société de production d’aluminium MAL, située à 160 km de Budapest, qui a lâché lundi. Son contenu, un million de mètres cubes de boue rouge, s’est alors répandu sur les villages voisins. Bilan : quatre morts et plus d’une centaine de blessés. Toxique, ce résidu industriel provoque en effet de graves brûlures à la peau et des irritations aux yeux.
Les réserves d’eau potable, situées en profondeur, ne risquent apparemment pas d’être affectées. Mais ce qui inquiète les autorités et les associations écologistes désormais, c’est la dispersion de ce polluant dans les rivières. Selon un responsable de la gestion des eaux, la boue pourrait atteindre d’ici quatre ou cinq jours le Danube, deuxième plus long fleuve d’Europe après la Volga. Seul moyen pour l’instant de limiter l’effet corrosif de la boue selon les experts : répandre du plâtre...
Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence à l’ouest du pays, après un accident industriel sur le site d’une usine d’aluminium. Les explications de Florence Labruyère (0'43") | |
La situation sur place ce soir : témoignage de notre envoyée spéciale, Delphine Gotchaux (3'14") | |
"Il est encore difficile de dire comment cela va affecter l’environnement, mais une chose est certaine : les métaux lourds sont connus pour leur longévité et ne disparaissent pas d’un jour à l’autre", déclarait Gabor Figeczky, directeur adjoint de WWF-Hongrie. On sait déjà que ce type de boue rouge rend stérile le sol avec lequel elle est en contact et tue les poissons.
Les explications du toxico-chimiste André Picot, expert en produits chimiques auprès de l’UE (avec Catherine Pottier) (3'08") | |
A qui la faute ? Il n’a pas fallu longtemps pour que la question de la responsabilité de la catastrophe se pose. Selon la société MAL, toutes les règles de sécurité ont été respectées. Elle plaide l’incident technique. Du côté de WWF-Hongrie, l’usine MAL aurait entreposé trop de boue rouge dans le réservoir. Il pourrait avoir cédé à cause d’une surcharge. Une hypothèse partagée par le Premier ministre hongrois. Des images satellites indiqueraient une fissure visible sur la digue la veille de l’accident...