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Catastrophe écologique au Canada - le pétrole en cause

La production de pétrole à partir des sables bitumineux produit des pollutions colossales

Le miracle économique des champs pétroliers de l’Alberta, au Canada est en train de tourner à la catastrophe et risque de fondre comme les glaces sous les effets du réchauffement climatique.
L’exploitation des sables bitumineux tourne à la catastrophe écologique. Une catastrophe à l’échelle des profits attendus par les grandes compagnies pétrolières qui exploitent ces sites.

Le projet le plus dommageable au monde pour la vie sur la Planète

Selon un rapport accablant de l’organisme Défense environnementale (Environmental Defence), le développement des sables bitumineux constitue rien de moins que « le projet le plus dommageable au monde ».
Défense environnementale (Environmental Defence), une importante association écologiste du Canada anglophone a rendu public ce rapport accablant il y a quelques jours.

En voici quelques extraits significatifs :
- Les émissions de gaz à effet de serre du secteur vont doubler d’ici 2020, réduisant à néant tous les progrès réalisés par les autres parties du Canada dans la lutte contre le changement climatique.
- Le contenu des bassins de décantation, visibles de l’’espace, s’’infiltre dans l’’eau souterraine de la région, et la pollution de la rivière Athabasca est à la hausse.
- Les émissions de composés organiques volatils (COV) provenant des sables bitumineux vont augmenter de 60 % d’’ici 2015. - La pollution provenant de l’’exploitation des sables bitumineux provoque des pluies acides jusqu’en Saskatchewan, la province voisine.
- Les usines de traitement et les raffineries de sables bitumineux sont en train de créer des « zones de sacrifice » en Alberta et en Ontario.
- On prévoit que des superpétroliers s’’approcheront des côtes de la Colombie-Britannique pour faire le plein de pétrole extrait des sables bitumineux et l’’emporter vers l’’Asie.
- Les évaluations environnementales du gouvernement fédéral ont donné le feu vert de façon massive aux mines de sables bitumineux, se fiant aux organismes de gestion à la merci de l’’industrie dont on sait qu’’elles sont sans effet.

 

Des populations menacées

Ce document d’une vingtaine de pages, dresse un portrait à glacer le sang des conséquences du boum pétrolier de l’Alberta
Défense environnementale fait le lien avec la marée noire du Exxon Valdez de 1989 : « Ceci pourrait être pire, toute proportion gardée, que le Exxon Valdez. »

Les populations locales, les Premières Nations, qui vivent sur place depuis des générations sont directement menacées par les conséquences de ces pollutions gigantesques.
Allan Adam, chef de la Première nation des Chipewyan d’Athabasca. a déclaré :
« Personne ne vit plus près de la terre et de l’’eau que nous, et nous avons été témoin de changements qui n’ont rien de bon au cours des douze dernières années.Lorsque l’’eau change, nous changeons aussi et nous voyons maintenant apparaître de très étranges maladies. »

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Le nouveau pays de l’or noir

Avec les sables bitumineux de l’Alberta, le Canada détient les plus grandes réserves de pétrole après l’Arabie saoudite. Une richesse inestimable, mais très très polluante. Ces réserves sont estimées à 178,8 milliards de barils, celles de l’Arabie saoudite à 261 milliards de barils.
Un sable bitumineux (ou bitumeux) est un mélange de bitume brut, qui est une forme semi-solide de pétrole brut, de sable, d’argile minérale et de l’eau.
Après extraction et transformation des sables bitumineux, on obtient le bitume, qui est un mélange d’hydrocarbures sous forme solide, ou liquide dense, épais et visqueux.

Les gisements de sable bitumineux, représentent une importante source de pétrole brut de synthèse. Près de 20 entreprises sont situées en Alberta, dont les deux plus importantes : Syncrude et Suncor.

 

Suncor Millenium Mine north of Fort McMurray, Alberta.
Copyright © 2005 The Pembina Institute
Photo : David Dodge, The Pembina Institute

Au cours de la prochaine décennie, cent milliards de dollars seront investis dans le développement de cette richesse enfouie sous la forêt boréale du Nord de l’Alberta.
Des milliards provenant d’un peu dans le monde : de France, des Pays-Bas, du Japon, de Chine et surtout, bien sûr, des États-Unis, où vont toutes les exportations de pétrole.
Avec un million de barils par jour acheminés grâce à un réseau d’oléoducs de plus de 16 000 kilomètres, le Canada est le principal exportateur de pétrole dans le marché américain.

Actuellement septième pays producteur de pétrole au monde, le Canada pourrait se hisser au troisième rang, ses réserves le permettent.
Mais à quel prix ?

 

Le plus grand barrage du monde sert à stocker les eaux polluées

Pour bien faire comprendre l’ampleur des dégâts causés par l’extraction du pétrole bitumineux, les auteurs citent une étude du US Department of Interior qui révèle que le plus gros barrage au monde, en termes de volume, est en Alberta : il s’agit du Syncrude Tailings Dam (540 millions de mètres cubes)

Ce barrage, entièrement fait de résidus provenant de l’exploitation des sables bitumineux, sert à retenir le contenu des bassins de décantations, ces boues extrêmement toxiques issues de la production pétrolière.
On estime qu’elles couvrent aujourd’hui plus de 50 kilomètres carrés.

 

Une usine de valorisation située sur un site de Suncor qui longe la rivière Athabasca. En haut, on peut y voir des étangs qui contiennent de l’eau contaminée par les produits dérivés de la séparation du pétrole et du sable. Des étangs de résidus comme ceux-ci sont assez gros pour être vus de l’espace.

 

Un étang de résidus à l’extérieur d’une usine de séparation de Syncrude. Cet énorme corps d’eau artificiel contient de l’eau contaminée par les produits dérivés de la séparation du pétrole et qui est trop dangeureuse pour être renvoyée vers la rivière Athabasca.

 

Un pétrole très cher à extraire et à produire

Le bitume doit être extrait du sable plutôt que pompé d’une cavité souterraine. Selon l’Institut Pembina, on utilise chaque jour 17 millions de m3 de gaz naturel pour l’ex­trac­tion, assez pour chauffer trois millions de maisons
La production nécessite donc trois fois plus d’énergie que du pétrole classique et produit, du coup, trois fois plus de gaz à effet de serre (GES).
Il faut entre deux et cinq barils d’eau pour chaque baril produit, de l’eau puisée dans la rivière Athabasca.

Lorsque les sables bitumineux sont extraits en exploitation minière, il faut prélever 4 tonnes de terre, de pierres et de sables pour obtenir un baril de pétrole.

Les apparences sont trompeuses. La prospérité liée aux sables bitumineux pourrait, en fait, grandement être hypothéquée par les conséquences environnementales.

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Les plus gros camions du monde sont utilisées pour transporter les sables bitumineux vers les usines d’extraction.

 


Rien ne semble arrêter les compagnies pétrolières dans leur destruction de la nature pour produire encore plus de pétrole !



11/02/2010
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