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Le présent autrement

Le présent autrement

 

À l’échelle individuelle, la décroissance passe par un niveau de consommation compatible avec la disponibilité des ressources de la planète, c’est à dire par une empreinte écologique globale viable (ce qui n’est pas le cas actuellement). C’est entre autres ce que visent ceux qui prônent la simplicité volontaire dans les pays riches, c’est à dire la réduction de ce niveau de consommation jusqu’à un niveau viable pour la planète. Beaucoup espèrent que cette simplicité volontaire pourra s’étendre à la plupart des gens, de façon à vivre une décroissance conviviale et non une récession. Le doute majeur quant au caractère convivial de cette décroissance concerne l’imminence du pic pétrolier, qui entrainera une récession globale de l’économie si la demande mondiale en pétrole ne baisse pas, c’est à dire si les activités des habitants des pays riches ne gagnent pas en efficacité et surtout en sobriété énergétique. Si une telle récession a lieu, beaucoup de gens réduiront leur niveau de consommation par nécessité.

Ainsi, dans l’idée d’agir pour étendre la simplicité volontaire à un grand nombre de personnes, beaucoup espèrent que le pic pétrolier n’aura pas lieu trop tôt et ne génèrera pas de chaos social avant qu’on puisse entamer cette décroissance conviviale. D’autres en revanche espèrent que ce pic aura lieu le plus tôt possible pour inciter les gens à remettre en question leur mode de vie et à mettre la décroissance en pratique dans leur vie quotidienne.

Mais pourquoi faudrait-il espérer avant d’agir ?

Espérer c’est croire que demain ce sera mieux. Croire cela ou pas n’est en aucun cas un problème, mais agir et vivre en fonction de cet espoir, c’est vivre chaque jour comme un jour qui ne nous convient pas tout à fait, et se rassurer en se disant que plus tard ça ira mieux, mais sans savoir quand, ce qui revient à se condamner indéfiniment à attendre.

En fait, on n’a aucune possibilité de savoir si demain ce sera mieux ou pire, si ce qu’on fait fonctionnera comme on veut ou non, si ce sera utile ou non, comment ce qu’on fait va se goupiller dans la réalité. Ne pas savoir cela ne consiste pas en un refus de le savoir, c’est simplement assumer qu’on ne le sait pas, et c’est ne pas agir par rapport à une espérance quelconque, par rapport à des scénarios ou à des distributions de probabilités, à un avenir dont on suppose qu’il sera plutôt comme ceci ou comme cela. Il s’agit d’agir dans l’ici et maintenant. Ainsi les choses ne peuvent être faites que pour ce monde-ci, pas pour un futur hypothétique. Le pari sur l’avenir hypothèque le présent.

Mais alors pourquoi agir si on n’a pas d’espoir particulier ?

Beaucoup de gens sont conscients de l’impasse où se trouvent la croissance économique et le mode de développement des pays occidentaux et occidentalisés, mais ne jugent pas que cela vaille la peine de faire quoi que soit car ils pensent qu’au final cela ne servirait pas à grand chose, que cela n’aurait pas un effet notable. Une telle posture considère qu’il ne convient d’agir que si on est convaincu que cela sera efficace, sinon ce serait un peu “se fatiguer pour rien”. Une telle posture considère en quelque sorte le fait d’agir comme un travail, comme une corvée, faite avec l’espoir qu’elle portera un jour ses fruits.

Or agir ce n’est pas une corvée, c’est simplement un autre mode de vie, plus plein, plus joyeux, plus appétissant, plus riche de relations humaines... Bien sûr, on peut aussi agir en pensant à l’avenir, mais ce qui nous motive ce n’est pas ce qu’on imagine de l’avenir, c’est ce que l’on perçoit dans le présent.

Pour finir je retiendrais cette phrase de François Partant « Il ne s’agit pas de préparer un avenir meilleur mais de vivre autrement le présent. »

 

le lundi 13 février 2006
par Korrotx 


09/04/2011
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