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Le drame de la mer d’Aral

Le drame de la mer d’Aral

Les pays d’Asie Centrale se concentrent sur une politique globale de l’eau de la région et la mer semble définitivement sacrifiée.

 

Gérard Diez
L’enjeu majeur n’est plus de sauver la mer, qui a déjà disparu à plusieurs reprises selon les experts, mais bien de rattraper les erreurs du passé en consacrant des moyens à une gestion rationnelle de l’eau dans tout le bassin de la mer d’Aral, qui fait vivre 50 millions de personnes.

 

Texte et photos : Gérard Diez, Ouzbékistan

La disparition de la mer d’Aral, combinée au réchauffement global de la planète, ont sans nul doute contribué à un changement drastique du climat régional. Trois années de sécheresse successives et les incessantes tempêtes de sable ont réduit l’agriculture à néant et la pêche a quasiment disparu de la région. 80% de la population active est au chômage. 100000 personnes sont atteintes de la tuberculose, selon Médecins Sans Frontières. Les conditions sanitaires sont alarmantes et l’incurie du système soviétique a provoqué une pollution des eaux souterraines et de surface par les pesticides et les engrais.

”Le but est non plus de sauver la mer mais des vies humaines”, confie Rim Giniyatullin, qui dirige le projet ouzbek d’aménagement de l’eau et du territoire autour de la mer d’Aral. La priorité est d’approvisionner la population en eau propre et potable. Depuis quelques années, les cinq républiques d’Asie Centrale se concertent. Les négociations multilatérales ont pour but de gérer le problème de l’eau dans tout le bassin des deux fleuves Amou Daria et Syr Daria qui alimentent la mer d’Aral. Ils arrosent les cinq républiques ex-soviétiques et l’Amou Daria longe la frontière afghane.

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Hameau de Biltau. Le bois de la charpente s’effrite et le toit menace de s’écrouler.

Le débit cumulé à l’embouchure des différents deltas était de 41 kilomètres cubes par an des années 1932 à 1960. Il est passé à 30 km3 entre 1961 et 1965. Le lit de la mer d’Aral occupe une superficie d’environ 65000 km2, dont plus de la moitié s’est transformée en désert. Les dernières données tendent à prouver que la formation d’un vaste désert salin sur le lit de mer asséché recouvre 3,8 millions d’hectares situés à la jonction de trois déserts de sable. ”Les cinq pays doivent réfléchir aux activités 2005-2010 en établissant une commission de développement du projet du bassin de la mer d’Aral. Il faut être capable d’assister les populations directement affectées par le drame de la mer d’Aral, contenir l’assèchement de la mer, mais aussi penser l’eau dans les 25 ou 30 ans à venir ”, explique Rim Giniyatullin.

Stratégie commune

”Le sauvetage de la mer d’Aral connaît un grand impact médiatique à l’Ouest. Sur place, le raisonnement est différent et à mon sens tout à fait légitime. Soit gaspiller des milliards pour essayer de sauver une mer qui n’en est plus une (et qui est condamnée à disparaître) pour être en harmonie avec la pensée unique et universelle, soit consacrer des moyens à une utilisation rationnelle de l’eau, une irrigation contrôlée et à une mécanisation moderne de l’agriculture dans tout le bassin de la mer d’Aral, qui fait vivre 50 millions de personnes”, argumente Benoit Rauzy, secrétaire général du ”Club de l’Eau” qui regroupe les entreprises françaises impliquées dans la purification et l’assainissement de l’eau en Asie Centrale. Des travaux ont montré qu’au cours de ces 40 dernières années, la désertification a touché de 2 à 3 millions d’hectares autour de la mer. Les impacts les plus forts de cette désertification ont été notés près des rivières Amou Darya et Syr Darya, recouvrant des territoires situés de 15 à 250 km au sud et au nord-est de la mer. Les vents constants provenant des rives, des sols sableux et une pauvre couverture végétale provoquent un développement de l’érosion par le vent. Des petites dunes de sable apparaissent en un temps record.

(JPEG) Hôpital de Mouniak, port de la mer d’Aral. Les malades sont atteints de tuberculose.

La modernisation et l’industrialisation future de l’Afghanistan va accroître la demande en eau. Le nord du pays aura recours à l’Amou Daria. Les présidents du Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Ouzbékistan se sont réunis à Douchanbe au Tadjikistan en octobre dernier et ont ordonné des stratégies nationales reconnues par chaque pays. Toute décision est prise sur la base d’un consensus. Le Turkménistan, qui a un temps voulu faire cavalier seul et saboter les négociations multilatérales sur la gestion de l’eau, est revenu à la sagesse. Son satrape et président à vie, Saparmourat Niyasov a battu sa coulpe. Il voulait recréer la mer d’Aral sur son territoire en déviant les eaux de l’Amou Daria. L’Ouzbékistan et le Turkménistan, qui bordent l’Amou Daria sur des centaines de kilomètres en aval se sont mis d’accord pour partager équitablement les eaux du fleuve en cas de sécheresse. Au début de juin 2005 s’est tenue au Tadjikistan une conférence internationale sur les rivières transfrontalières. Le président tadjik Emomali Rakhmonov en a appelé à la communauté mondiale pour qu’elle apporte son aide aux pays d’Asie Centrale dans la lutte qu’il souhaite mener contre les conséquences de la catastrophe écologique qui touche la région.

La colère des laissés-pour-compte
Les conditions de vie des habitants près de la mer d’Aral se dégradent. Misère, maladie et déréliction les poussent à partir, s’ils en ont les moyens.
Moussa Achimbaev est né dans le hameau de Biltau au nord de Tokhtokoupir il y a soixante-huit ans. Il y a passé toute sa vie et élevé ses huit enfants. A l’époque, les rivages de la mer d’Aral se situaient à quelques kilomètres. Aujourd’hui l’eau a reculé de 150 km en direction du nord-ouest. Le lit de la mer - ou du lac, suivant la dénomination des experts - qui s’étend devant lui n’est autre qu’une étendue de sable, de sel et d’arbustes résistants, soufflée par des vents parfois extrêmes. Des millions de tonnes de sable, de sel et de poussière pollués par les pesticides employés à l’époque soviétique se dispersent sur des centaines de kilomètres autour de la mer d’Aral. L’agriculture est dévastée. Moussa Achimbaev ne veut et ne peut quitter cette région d’Ouzbékistan où il est né, mais il ne sait comment la famille va passer l’hiver. Les machines agricoles de l’ancien kolkhoze sont laissées à l’abandon derrière un bâtiment annexe à la ferme et rongées par la rouille. La plupart des maisons sont abandonnées, seuls les murs en torchis ont résisté à la rudesse du climat. Les charpentes ont été mangées par les termites et les toits se sont effondrés. Les anciens champs de culture ne sont plus que de vastes étendues recouvertes de sable et de plaques de sel. ”Même quand l’eau reviendra, les familles ne reviendront pas, car les maisons sont détruites”, assure Moussa Achimbaev.
Les terres agricoles autour de Biltau sont les plus septentrionales de l’Ouzbékistan et les plus en aval par rapport au système de canaux qui amènent l’eau du fleuve Amou Daria plus au sud. Les canaux sont asséchés l’hiver et l’eau est rationnée l’été. Les vannes sont ouvertes pour irriguer les terres, mais cette année la population locale a souffert du manque d’eau bien qu’il ait plu abondamment pendant tout le printemps. Sans mâcher ses mots, Moussa Achimbaev s’insurge contre les caciques locaux, qui, moyennant un bakchich, ouvrent copieusement les vannes pour les riches agriculteurs plus en amont. ”Nous sommes les derniers à recevoir l’eau de l’Amou Daria par le canal de Kuanich Jarma qui part de Noukous et qui traverse quatre régions avant d’atteindre la région de Tokhtokoupir. Au-delà, c’est le désert et plus loin le Kazakhstan. Cet été, on nous a concédé trés peu d’eau, et beaucoup trop tard. Toutes nos plantes ont souffert de la sécheresse. On n’a pas récolté. Il y a trop de corruption. Ceux qui ont de l’argent ont accès à l’eau et nous, personne ne nous aide”, s’emporte Moussa Achimbaev.
L’eau a même manqué pour le petit jardin potager qui aurait assuré quelques légumes. Les réserves pour l ’hiver sont constituées de riz, de pain, de thé et d’un peu de viande. Seuls quelques potirons améliorent l’ordinaire. Cette cucurbitacée n’a pas de gros besoins en eau et on la retrouve à toutes les sauces. Elle pousse facilement et agrémente les soupes. Même le pain est à base de potiron et de couleur jaune orange. Seuls quelques quintaux de riz ont pu être sauvés et 50% de la récolte doivent être vendu au gouvernement, largement en deçà du prix du marché. Les 15 membres de la famille sont anémiés, de nombreux voisins sont atteints de la tuberculose. En l’absence de rendement des terres cultivables, l’argent manque pour réparer la maison, qui commence à être dévorée par les termites. ”Nous ne savons pas si la maison va tenir encore un an. Si la sécheresse continue, on sera à la rue”, raconte Moussa Achimbaev en proie à une violente colère.
Effondrement économique
Sur les vingt-huit maisons du hameau, seules sept ou huit sont encore habitées. Tous les habitants sont partis au Kazakhstan. Il n’est pas sûr qu’ils y aient trouvé de meilleures conditions de vie, mais comme le souligne Moussa Achimbaev : ”Ici il n’y a plus rien à faire. Les machines [agricoles] encore utilisables ont été vendues par le directeur du kolkhoze, qui s’en est mis plein les poches. A l’époque soviétique, il aurait été exécuté, mais de nos jours tout est permis”.
Il perçoit environ 26 euros par mois du gouvernement. Sa fille enseigne à l’école du village voisin mais n’a pas été payée depuis six mois. Les traitements et les médicaments se font attendre. L’assèchement de la mer d’Aral a provoqué un désastre humanitaire après un effondrement économique. La tuberculose est devenue la maladie des pauvres. Le très bon système de santé de l’ancien régime a disparu avec l’Union Soviétique.
Le gouvernement ouzbek tente de sortir de la dépendance cotonnière dans laquelle le dirigisme de Moscou avait plongé la région, une démarche dont la réussite sera déterminante quant aux ressources en eau. Il doit en premier lieu se procurer les financements, impératifs pour importer les technologies d’irrigation les plus pointues et ainsi tenter d’éviter une paupérisation extrême de la région de la mer d’Aral.

Pas de conflit de l’eau

”Des représentants au plus haut niveau des cinq pays d’Asie Centrale se voient régulièrement et c’est encourageant. De l’eau, il y en a assez pour tous. Des accords régionaux sont en cours. Il faut se projeter dans dix ans, et dix ans ce n’est pas long dans ce genre de contexte”, affirme Umid Abdullaev qui est responsable de la gestion de l’eau au ministère de l’Agriculture ouzbek. ”Nous sommes dans une autre configuration que celle d’Israël. Nous ne sommes pas dans un monde aride et il n’y a pas de motifs de conflits. Le manque d’eau en Asie Centrale est une idée fausse”, certifie Benoit Rauzy.

(JPEG) Dans un hôpital de Noukous, la capitale de la République autonome de Karakalpakie au sud de la mer d’Aral. L’enfant est très faible (anémie) et peut-être condamné.

Selon des entreprises comme la SFEC, basée à Lyon et spécialisée notamment dans le dessalement d’eau de mer et l’assainissement des eaux usées, ou Dégremont - filiale de SUEZ, toutes deux travaillant sur la région de la mer d’Aral, le problème majeur reste le sel. Selon une étude de la Banque Mondiale, en Ouzbékistan, la moitié des terres irriguées et plantées en coton sont salées. Une grande partie des territoires du pays sont situés sur un ancien lit de mer. Des études géologiques ont montré que le sous-sol est gorgé d’eau salée et le trop d’eau dans la nappe phréatique combinée avec une irrigation incontrôlée, provoquent une remontée du sel. Dans la région de Mouniak, qui était le premier port de pêche de la mer d’Aral avant le retrait des eaux, il est nécessaire de forer jusqu’à dix mètres pour atteindre les nappes alluviales. Les pompes prennent très peu d’eau à la surface.

Aujourd’hui à Mouniak, en Ouzbékistan, la mer a reculé de près de 100 km vers le nord. Ce qui reste du golfe de Mouniak est en proie à une intense érosion éolienne. En été et en automne, le vent peut atteindre 22m/s et il transporte le sable d’une place à une autre, formant des dunes de 5 à 6 km. D’énormes quantités de sulfate s’élèvent dans les airs, déplacées vers le sud par le vent. L’air de la ville de Mouniak est poussiéreux et presque irrespirable. Les tempêtes de sable sont de plus en plus fréquentes et une étude de l’Académie des Sciences du Kazakhstan révèle que plus de 200 millions de tonnes de poussière par an sont soufflées sur la région de la mer d’Aral, avec pour conséquence de graves impacts sur la faune et la flore, et l’assèchement de près de 300 km de rivages.

L’autrefois indivisible mer d’Aral s’est repliée en plusieurs réservoirs séparés, caractérisés par des qualités d’eau et des salinités distinctes. Des scénarios de développement individuels sont sur le point d’être adoptés par les 5 pays d’Asie Centrale, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan étant les plus concernés. Toute la zone nord de la mer d’Aral, côté Kazakhstan, est, sous l’égide de la Banque Mondiale, en train d’être réhabilitée. Les donateurs pour des projets à grande échelle sur les autres zones se font toujours attendre.

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La mer d’ Aral à quelques centaines de mètres de l’ancien port de Mouniak.

Le coton et la corruption ont tué la mer
Au début des années soixante, alors que l’Ouzbékistan était une république de l’Union Soviétique, le gouvernement de Moscou se lança dans une tâche colossale : transformer cette république d’Asie Centrale couverte de déserts et de broussailles, presque aussi grande que la France, en terres irriguées pour la culture du coton. Ce pays de 27 millions d’habitants est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial de coton après les Etats-Unis, et cette matière première constitue encore de nos jours la première source de devises (environ 30%). Près de deux millions d’hectares de terres y sont irriguées et plantées de coton, une culture qui demande d’énormes quantités d’eau, et c’est cette activité qui a en partie asséché les deux sources d’approvisionnement de la mer d’Aral que sont les fleuves Syr Daria et Amou Daria.
L’irrigation incontrôlée, accentuée par des phénomènes naturels accentuant l’évaporation de cette mer intérieure, ont infligé d’énormes dommages aux terres et aux populations qui vivent autour de la mer d’Aral, frontalière de l’Ouzbékistan et du Kazakhstan. L’enjeur majeur n’est plus aujourd’hui de sauver la mer, mais de rattraper les erreurs du passé en consacrant des moyens à une gestion rationnelle de l’eau dans tout le bassin qui fait vivre 50 millions de personnes.
Les cinq pays de l’ancienne Asie Centrale soviétique sont confrontés à une démographie galopante et réfléchissent ensemble au pompage et au dessalage des eaux des nappes alluviales, ainsi qu’à la purification et l’assainissement de l’eau de la région. Des programmes de développement pour assister les populations directement affectées par le drame de la mer d’Aral, soit 5 millions de personnes vivant près des rivages, sont en cours, soutenus par la communauté internationale. Ces programmes, financés entre autres par le Programme des Nations Unies pour le développement, la Banque mondiale, l’Union Européenne et la Banque asiatique pour le développement, seront-ils suffisants ?

(JPEG) Moussa Achimbaev devant sa ferme. Le changement de climat a provoqué une réduction des précipitations et donc un manque crucial d’eau empêchant les cultures : les machines agricoles rouillent.

Pomper coûte cher

”Si on parle d’eau potable, destinée uniquement à la consommation, soit environ cinq litres d’eau par jour et par personne, les nappes alluviales ne s’épuiseront pas avant des dizaines, voire des centaines d’années. Le probléme c’est le coût de l’énergie nécessaire pour extraire l’eau”, explique Benoit Rauzy. Rendre potable une eau chargée en bactéries et en métaux n’est pas très onéreux, mais le dessalage a un coût exorbitant. Les Français ont installé six stations de potabilisation (une dizaine d’autres sont à venir) en Karakalpakie, la république autonome d’Ouzbékistan qui borde la mer d’Aral. Un financement bonifié de la France pour 40 ans et une garantie souveraine de remboursement de l’Etat ouzbek ont permis leur réalisation. Mais les conditions pour une bonne survie des populations autour de la mer d’Aral ne sont pas résolues pour autant.

Mouniak a un avenir incertain. Les moyens financiers pour le dessalage pour les besoins de l’agriculture manquent. Selon les experts, l’amélioration des pratiques agricoles au travers d’une meilleure mécanisation, notamment en développant le système d’irrigation au goutte-à-goutte, d’une préparation plus intelligente des sols et d’une meilleure étanchéité des canaux, permettrait de fournir des légumes et des fruits aux populations anémiées, mais ne suffirait certainement pas à développer une industrie dans les zones les plus éprouvées.

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Chez les Kazakhs, dans le désert d’Ouzbékistan, près de la mer d’Aral. Ils vivent à neuf dans trois petites pièces sans électricité. Le thé est servi avec du pain et quelques sucreries.

Il est à présent évident que la réhabilitation de la mer d’Aral sous sa forme antérieure est absolument impossible. La mer actuelle ne peut être considérée comme une mer d’Aral version modèle réduit, que ce soit au regard de son étendue, de son niveau de l’eau ou encore de sa salinité. La dégradation des écosystèmes a suivi des schémas irréversibles. La nourriture de base pour les poissons est très diminuée. Les zones d’éponges ont complètement séché et cela a fatalement éliminé les possibilités de reproduction des différentes espèces de poissons de la mer d’Aral, qui auparavant comptait 20 espèces et dont 12 étaient commercialisées. L’acclimatation de nouvelles espèces et l’augmentation de la salinité a conduit plus tard à leur extinction. La construction de réservoirs dans le bassin de la mer d’Aral, en amont du Syr Daria et de l’Amou Daria, à proximité de villes comme Mouniak ou Kongrad en Ouzbékistan, a permis de réintroduire certaines espèces en pisciculture.

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Une partie du village de Moussa Achimbaev. Maison abandonnée. La population d’origine kazakh est partie vivre au Kazakhstan proche

Les tempêtes de sable sont de plus en plus fréquentes. Le nombre de journées extrêmement chaudes a augmenté de 15% depuis 40 ans tandis que le nombre de journées ensoleillées mais humides a diminué de 4%. La dégradation de l’environnement a provoqué la suppression d’unités de production et l’augmentation du chômage. L’agriculture irriguée a été lourdement frappée. La Karakalpakie, ou Karakalpakstan, a vu ses surfaces irriguées réduites de 16% pour une réduction de la mer d’Aral de 25%. Le rendement de toutes sortes de récoltes a progressivement diminué depuis 1980. Les plus importantes baisses de rendement concernent le riz, le maïs fourrager, le coton, les légumes et les cucurbitacées. En Karakalpakie, le rendement du maïs fourrager est 4 fois moins important qu’il y a 20 ans et près de 8 fois moins important dans la région de Mouniak.

La pêche industrielle a pratiquement cessé en 1983. Les prises dans la partie sud de la mer d’Aral avoisinent 4.000 tonnes par an ces dernières années. La production était de plusieurs centaines de milliers de tonnes dans les années cinquante. L’industrie de la pêche subsiste dans les réservoirs. La productivité y varie de 1,5 à 50kg/ha. En établissant une moyenne de 35kg/ha, avec des apports d’eau suffisants et des conditions biologiques appropriées, la production des retenues d’eau pourrait atteindre 16.000 tonnes de poissons par an.

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Hameau de Biltau. L’homme à gauche raconte comment sa fille, au milieu de l’image a contracté la turberculose et vit avec la maladie depuis six ans.

Quarante millions

Il reste 900 villages à équiper en stations de potabilisation. Le gouvernement ouzbek souhaite produire ces stations localement pour lutter contre le chômage endémique en Karakalpakie et pour diversifier les secteurs d’activité. On estime que la population de l’Ouzbékistan passera de 25 millions de personnes actuellement à 40 millions dans vingt ans. De nouveaux réservoirs, ainsi qu’un système de régulation, sont prévus sur l’Amou Daria. La réhabilitation du système d’assainissement et l’installation à grande échelle de pompes demandent un effort financier considérable et la collaboration de la communauté internationale.



28/05/2011
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