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La déforestation en Indonésie conduira à l’extinction des orang-outang

Un rapport en anglais de 52 pages, intitulé "last stand of orang-outang" vient d’Ítre publié conjointement par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et l’UNESCO. L’auteur de ce rapport, Christian Nellemann, fait le bilan des menaces qui pËsent sur ce primate et son ÈcosystËme en IndonÈsie, ‡ savoir la dÈforestation, les incendies de forÍts, le pillage des parcs nationaux, le braconnage et l’augmentation inquiÈtante des plantations de palmiers ‡ huile.

Il est établi que 98% des forêts tropicales d’Indonésie pourraient disparaître d’ici 2022, mettant en danger toute la faune qui dépend de cet écosystème, et particulièrement l’orang-outang, qui est le plus menacé des grands singes. L’orang-outang de Bornéo (45.000 à 69.000 individus selon les dernières estimations) est classé en danger d’extinction par l’UICN alors que l’orang-outang de Sumatra (7.300 individus) est classé en danger critique d’extinction. Ce primate n’est hélas pas le seul animal à pâtir de cette situation. On recense ainsi seulement 400 à 500 tigres de Sumatra, 300 rhinocéros de Sumatra, et les deux sous-espèces forestières de l’éléphant d’Asie, qui vivent à Bornéo et Sumatra, connaissent également une réduction alarmante de leurs effectifs

Pour répondre aux besoins du marché mondial du bois l’industrie forestière procède à des coupes sauvages, et donc illégales, au sein de la forêt primaire. Pire encore, les bûcherons n’hésitent pas à pénétrer dans les parcs nationaux protégés pour y abattre davantage d’arbres. A court terme, cette exploitation intensive pourrait sonner le glas des parcs. L’Europe, l’Asie et l’Amérique du nord sont les principaux marchés pour le bois en provenance d’Indonésie.

La biodiversité et les communautés locales sont les premières victimes de ce désastre qui ne profite, dans une large majorité qu’aux compagnies forestières, c’est-à-dire les multinationales. La déforestation s’acccompagne d’un braconnage accru sur la faune locale y compris les grands singes roux. Par ailleurs, les orang-outang qui doivent sans cesse se retrancher dans des zones de plus en plus reculées sont considérés comme des voisins indésirables par les propriétaires des plantations de palmier à huile qui ne cessent de s’étendre au détriment de la forêt native. Les singes qui s’aventurent sur les plantations sont impitoyablement pourchassés par les employés et sont le plus souvent battus à mort.

La déforestation affecte 35 des 41 parcs nationaux en Indonésie, et les zones les plus touchées sont les parcs où vivent les grands singes.

Le problème des plantations de palmier à huile demeures lui aussi préoccupant. Cette huile se retrouve dans notre alimentation, y compris dans la plupart des produits bio ou diététiques, et est également utilisée pour produire des biocarburants. L’Indonésie et la Malaisie fournissent 83% de la production mondiale de l’huile de palme, le reste provient de pays africains qui veulent également profiter de cette nouvelle manne économique. Ironiquement, la directive européenne de 2003 sur les biocarburants risque de provoquer un désastre écologique, car les plantations de palmiers à huile remplacent peu à peu la forêt et sont d’ailleurs la cause des incendies qui ravagent régulièrement le pays. En 2006, 120 orang-outang ont ainsi été récupérés par des centres de soins et des ONG pour être relocalisés dans des zones plus sûres. Ils souffraient de brûlures, de déshydratation, de problèmes respiratoires et de blessures infligées par les villageois (les singes qui ont fui les incendies se sont réfugiés majoritairement sur les plantations...).

Enfin, il faut également évoquer le commerce illégal de ces singes qui du fait de la disparition de leur habitat deviennent plus vulnérables et donc plus faciles à capturer. Les jeunes en particulier sont alors vendus à des zoos, ou à des particuliers. Dernièrement, des orang-outang ont été retrouvés au Cambodge, en Thaïlande, en Malaisie et en Arabie Saoudite.

Actuellement, le pays manque de moyens humains et financiers pour lutter contre la déforestation. On compte 2 155 rangers pour 35 parcs nationaux soit 108 000 km². Bien peu d’entre eux ont accès aux hélicoptères, véhicules tout terrain, moyens de communication et armes nécessaires pour patrouiller efficacement au sein des parcs.

Que faire face à toutes ces menaces ? Il est évident que le gouvernement Indonésien peine à équiper et former les gardes des parcs nationaux, lesquels se trouvent souvent confrontés à des milices privées engagées par les grandes compagnies forestières, bien plus entraînées et autrement plus redoutables. Par ailleurs, la corruption gangrène les services de l’Etat et bien peu de compagnies opérant illégalement dans les forêts se retrouvent devant les tribunaux. Reste donc le consommateur qui seul peut peser sur l’avenir des forêts d’Indonésie.

Il faut absolument renoncer à acheter du bois qui n’est pas certifié, surtout si c’est du bois exotique. Quelle que soit l’utilisation, de plus petit meuble en passant par le parquet, toute décision d’achat de fournitures en bois doit être subordonnée à cette exigence. Si la demande en bois non certifié chute, raser les forêts tropicales cessera d’être rentable pour les multinationales. Par ailleurs, nous vous engageons à écrire à vos boutiques et magasins de bricolage, grandes surfaces qui proposent des meubles ou articles en bois non certifié afin de les inciter à changer leurs modes d’approvisionnement.

Il n’est pas encore trop tard pour agir.



30/04/2011
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